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328 REMARQUES SUR L’ORGANOGRAPHIE
et de puissance incontestalde que celles des observations
exactes, des faits bien élucidés et de la vérité.
Or, je soutiens, et je cbercberai par tous les moyens
possibles à démontrer que les véritables principes organograpbiques
et physiologiques sont tous renfermés
dans la théorie des mérithalles; que cette tbéorie a
déjà indique presque toutes les forces qui président
au développement en tous sens des végétaux, presque
tous les faits essentiels de leur anatomie, et quelle
seule peut conduire à la connaissance des véritables
phénomènes physiologiques tels que l’absorption, la
circulation, la respiration, etc.
Que si la chimie organique, qu’on a improprement
nommée physiologique, puisqu’elle n’a jamais opéré
qu’en morcelant, en désorganisant et en décomposant
les tissus des plantes, et même les principes qu’ils recelaient,
peut rendre d’incontestables services à cette
vaste et belle partie de la science, ce n’est et ce ne
sera jamais que par des déductions plus ou moins
hasardées, et qui ne seront peut-être pas toujours
exemptes de regrets, même pour les auteurs les plus
célèbres qui les auront pourtant consciencieusement
avancées.
Que 1 on nous montre une matière quelconque des
végétaux qui soit l i q u i d e , m o l l e o u s o l i d e ( 1 ) , bien
distincte, et déterminée dans sa nature et sa composition;
qu on lui donne les noms de matière nutritive,
matière organisatrice, cambium, ou tout autre, jamais
(t ) Caractéi-es essentiels du cambium jusqu’à 1842.
ET LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 329
OU n’établira avec elle rien de convenable en organographie,
en physiologie, ni même en organogénie. On
ne nous prouvera qu’une seule chose qui, pour être
à la connaissance de tous, n’a point encore été expliquée
de personne : c’est que, sous des influences dont
on ne se doute même pas, celles des organismes et même
des tissus qu’on semble vouloir comparer aux vases
inertes d’un laboratoire de chimie, les principes oxygène,
hydrogène, carbone et azote, passent successivement
de l’état gazeux à l’état liquide, et de celui-ci al état
solide, en subissant, dans chacun de ces états, et pour
passer de l’un à l’autre, peut-être un prodigieux nombre
d’actions et de réactions, sans que nul observateur
jusqu’ici, les chimistes pas plus que les autres,
en ait le moins du monde expliqué ou même compris
les véritables causes.
Je ne me dissimule pas tout le danger qu’il y aura,
non pour la physiologie qui triomphera, tôt ou tard,
des atteintes de la chimie, mais bien pour moi, à
m’engager sur un terrain nouveau où je tiens pourtant
à honneur de suivre notre savant confrère M. Payen.
L’espoir, assurément bien fondé, que j ai de le ramener,
à la suite de nos débats, aux véritables principes
de l’organograpliie et de la physiologie, c est-a-
dire à ceux qui sont bien démontres par l’experience
et les faits, soutiendra suffisamment mes forces.
Dans ce but, et guidé par le désir de m’éclairer le
plus tôt possible et de profiter de la saison favorable
dans laquelle nous entrons, je viens le prier de vouloir
bien insérer de suite dans les Comptes rendus,