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Ayant précédemment reconnu que les parties inférieures
et souterraines renfermaient jilus de sucre que
les jiarties supérieures ou aériennes, et attribuant cette
différence à faction de fair et de la lumière, ou, autrement
dit, à la formation, dans le sommet de la tige,
de principes différents, nous chaussâmes et buttâme!
fortement un certain nombre de ces plantes, et vingt-
cinq ou trente jours après, nous trouvâmes quelles
coiiteiiaieut, dans cette région siijiérieure, beaucoup
plus de sucre que la même partie de celles qui n’avaient
pas subi cette opération.
Ce ne sont là que des souvenirs dont les éléments
sont restés en d’autres mains, et que nous ne signalons
ici qne ¡lour appeler l’attention sur un pbéiio-
mène de physiologie qui a besoin d’être vérifié, et
qui. S’il était reconnu exact et constant, trouverait
peut-être d’utiles applications en agriculture.
Depuis ce temps, nous nous sommes sérieusement
occupé des betteraves, mais particulièrement sous le
rapport de fanatomie. Un extrait de nos études a été
mséré dans notre Organographie (1 ), qui date d’une
quinzaine d’années.
La betterave est un végétal dicotylé , fort remar-
quable en ce qu il offre annuellement plusieurs couches
ou zones distinctes. Nous avons cherché à nous
rendre compte de ce singulier phénomène, et nous
avons cru reconnaître qu’il était dû à ce que chaque
verticille de feuilles formait un système particulier pro-
(1) Voy. Gaudichaud , Organographie, p. t0 5 , tah, 12.
(luisant une sorte de couche vasculaire distincte (1 ) : on
sait que ces couches ou zones vasculaires sont séparées
par d’épaisses tranches de tissus parenchymateux (2 ).
Cette explication a été contredite , au moins implicitement,
et peut fort bien n’être pas exacte ; mais,
comme elle n’a pas été directement remjilacée, nous
la maintenons eu attendant mieux.
Ce que nous savons très-bien, c’est que ces coucbes
vasculaires se développent normalement de baut en
bas et du centre à la circonférence, comme celles des
autres Dicotylés ; que les tissus vasculaires et cellulaires
de la péripbérie sont les plus jeunes, et que
pendant qu’ils fonctionnent pour leur développement,
ils ne le font pas pour leurs sécrétions particulières.
Les proportions de sucre doivent donc être plus
grandes dans les coucbes du centre, qui sont plus anciennes,
plus épaisses, et pour ainsi dire, achevées (.3),
que dans celles de la circonférence, qui sont encore
en voie de formation.
Nous savons que des opinions contraires ont également
été avancées à ce sujet, mais n’ayant pas eu
l’occasion de vérifier les faits sur lesquels elles reposent,
nous ne les admettons qu’avec une juste réserve.
Quoi qu’il en soit, les couches extérieures de
la betterave étant les moins épaisses , e t , selon nous,
les plus jeunes, comparables, sous ce rapport, aux
fruits encore verts, aux nouvelles pousses de la canne
(1) Voy. Gaudichaud, Organog-aphie, pl. 1 2 , fig. 2.
(2) I d . , ib id ., pl. 12, fig. 2.
(3) l d . , i b i d . , pl. 1 2, fig. 2.
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