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nous ne les accepterons que comme faits spéciaux el
peut-être isolés dans la nature, puisque toutes les anatomies
que nous avons pu obtenir, que nous avons
montrées à l’Académie et à tous les savants qui nous
ont fait riionneur de nous visiter, sont conformes
aux principes entièrement contraires que nous avons
développés dans cette enceinte.
Si nous ne tombons pas plus d’accord, M. Payen
et moi, sur les causes de l’accroissement en tous sens
des végétaux, que nous ne l’avons fait sur la nature,
les causes et les effets de la maladie des pommes de
terre, nous courrons grand risque de discuter sans
trêve ni cesse, et sans nous rencontrer jamais sur aucun
point, tant la distance qui existe entre nos deux
camps est grande.
En effet, M. de Mirbel, auquel il vient de s’associer,
m’a attaqué deux fois, et chaque fois avec des
armes nouvelles, imprévues, et qu’il m’était impossible
de me procurer; et deux fois j’ai complètement,
du moins je le crois, repoussé ses attaques et brisé ses
armes.
Loin de se décourager de ses non-succès, M. de
Mirbel se présente une troisième fois, sur un champ
tout nouveau, qu’il suppose m’être inconnu, et, de
plus, soutenu par un puissant auxiliaire, dont plus
que personne je sais apprécier les travaux chimiques,
mais dont je suis loin, je l’avoue, et sur tous les autres
points, de redouter l’opposition.
Bien loin de là ; que M. Payen soit, au contraire, le
bienvenu dans cette discussion, qui réclame tout son
talent en chimie organique, et où les intérêts les pins
palpitants de la science sont engages.
Que, par les moyens que la chimie lui a indiques,
il nou! fasse connaître, année par année, mois par
mois, jour par jour, et, s’il est possible, heure par
heure, les modifications élémentaires qui se produisent
dans les solides et les fluides végétaux; et, bien
plus, s’il le peut du moins, qu’il vienne éclairer, par
ses savantes recherches chimiques, le jeu des combinaisons
q u i, sous l’empire des forces organiques , et
avec le concours de l’air, de la chaleur et de la lumière
solaire, ont incessamment lieu entre les quatre
principes élémentaires qui constituent la base de toutes
les parties des végétaux; qu’il nous fasse connaître,
par des faits, comme d’ailleurs il sait en obtenir, de
quelles sources directes proviennent ces éléments,
comment ils se présentent les uns aux autres pour se
combiner entre eux, pour former la matière azotee, la
cellulose, le ligneux et les mille principes dits immé-
diats; qu’il veuille bien surtout nous dire quand, où
et comment se forme ce qu’il nomme le cambium, ce
fluide où, de son propre aveu, tout est confusion, et
,jui tient à la fois de presque tous les principes conn
u s des végétaux (1 ); quelles sont les matières distinctes,
quoique confondues, qu’il recèle ; de quelle
manière et par quelle cause se combinent les trois
éléments de la cellulose et des matières ligneuses qui,
(t) Voir le mémoire de MM. de Mirbel et Payen, Comptes rendus
de 1842.