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seule contradiction sérieuse, et qui, loin de là , a eu
1 assentiment de tous les savants consciencieux qui la
connaissent.
Je dis qu elle n’a pas rencontré une seule contradiction
sérieuse, messieurs, parce qu’en regard des
faits si nombreux, si évidents et si concluants que je
vous ai montres, et de tous ceux que je produirai encore,
je ne saurais considérer comme sérieuses les observations
microscopiques qu’on leur oppose; parce
que, pour détruire une tbéorie fondée sur des faits,
il faut lui en opposer une fondée sur des faits
contraires. Or, je n’en ai pas encore vu dans tout ce
que vous a présenté M. de Mirbel, et je soutiens qu’il
ne peut vous en montrer un seul.
Les travaux d’un grand nombre de savants ont certainement
eu une grande part à la théorie des méritballes
, car tous ces travaux, excepté ceux d’un seul
peut-etre (M. de Mirbel), renferment des observations
importantes qui, par leur exactitude et la bonne direction
dans laquelle elles ont été faites, viennent,
pour ainsi dire, l’indiquer et même la corroborer.
Mais, il faut bien le dire, aucun n’aurait directement
le droit de la réclamer entièrement. Après Aubert Du-
petit-Tbouars, qui en a semé les premiers germes
scientifiques, et auquel il me paraît juste d’en faire
hommage ; après MM. Lindley et Poiteau, qui en ont
SI savamment émis, propagé et défendu les principes
fondamentaux ; c’est M. Menegbini qui, par sa loyale
et savante adhésion, me paraît y avoir pris la plus
grande part. ;
Mais, je le redis, cette tbéorie m’appartient; c’est
moi qui l’ai présentée dans sa généralité, et c’est sur
moi seul que doivent tomber les critiques de ceux qui
refusent de l’admettre, et non sur Aubert Dupetit-
Tljouars, qui n’est plus là pour se défendre et repousser
même les louanges, souvent amères, qu’on lui refusait
de son vivant et qu’aujourd’hui on se plaît à lui
adresser.
Laissons donc Aübert Dupetit-Thouars reposer en
paix, car il a noblement rempli sa tâche.
S’il s’est trompé quelquefois, souvent même dans
l’appréciation des beaux et nombreux faits qu il a découverts,
n’a-t-il pas eu des imitateurs (1 ) ? Quel
homme, quel anatomiste, quel savant oserait, en jetant
un coup d’oeil en arrière sur ses premiers travaux,
reprocher à cet homme illustre, le second après
Malpighi, les erreurs qu’il a pu commettre, et que,
comme tant d’autres, il n’a pas eu le temps de reconnaître
et de réformer lui-même?
Ne le citons donc plus que pour signaler toutes les
vérités qu’il a dévoilées, et redire bien haut les services
immenses qu’il a rendus àla science, sinon en ouvrant
les voies de l’anatomie directe aujourd’bui la seule
utile, puisque cet honneur revient aux premiers essais
de Malpighi (2 ), du moins en les élargissant et en leur
donnant une nouvelle et meilleure direction.
(t) Chez lu i , l’erreur est souvent dans rinterprétation , jamais
dans l ’observation ; mais chez beaucoup d’autres, elle est dans
l’observation, dans l’interprétation , partout.
(2) Celui qui ouvre une nouvelle voie d’cxploralioii, alors qu’d
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