dont M. de Mirbel a détacbé la cime, était morte dans
vingt-cinq centimètres de sa partie supérieure; qu’au-
dessous de celte limite, jusqu’à la base du tronc, elle
s’était conservée vivante et fraiclie, et qu’elle portait,
vers le sommet de cette dernière portion, trois jeunes
bourgeons inégaux en développement, mais qui dataient
probablement de l’époque de l’amputation : je
vous ai dit encore qu’ayant enlevé un de ces bourgeons
(le plus vigoureux et aussi le plus inférieur),
j’avais soumis ia tige entière à l’action d’une macération
convenablement mesurée.
Je dois ajouter, à ce sujet, que j’ai coupé le bourgeon
au ras du tronc, mais de manière à ne pas
empiéter sur celui-ci, afin de préserver les tissus radiculaires
qu’il avait produits, et qui, je le savais d’avance,
formaient la sorte de griffe ou empâtement qui,
dans ce cas, relie ou greffe le bourgeon au tronc.
La macération, suivie pour ainsi dire jour par jour,
n’a cependant pas été assez longtemps prolongée pour
mettre les filets radiculaires des trois bourgeons complètement
à nu ; mais assez, toutefois, pour les rendre
visiblement distincts, et prouver qu’ils descendent
bien réellement des bourgeons.
Examinez-les, messieurs, et vous reconnaîtrez que
ces filets radiculaires, longs tout au plus de cinq à six
millimètres, partent bien de la base des jeunes bourgeons
; qu’ils sont plus gros à leurs points de départ
qu’à leurs extrémités, où d ’ailleurs ils se terminent en
pointes effilées qui s’effacent insensiblement; que tous
finissent par se perdre entièrement, de liant en bas;
et que rien, absolument rien, n’autorise à croire qu’ils
viennent des régions inférieures du tronc.
L’étude microscopique du jeune bourgeon provenant
de celte tige et de celui de la bouture, m’a démontré,
comme d’ailleurs celle de tous les bourgeons
de Monocotylés que, dans le cours de mes recbercbes,
j’ai été à même d’observer :
1“ Que les filets intérieurs ne se ramifient jamais à
leurs sommets, et q u e , conséquemment, ils ne peuvent
envoyer leurs divisions d’un côté de la tige à
l’autre ;
2° Que tous naissent droits, au centre des filets les
plus inférieurs et les plus anciens, et qu’ils sont
courbés en arceaux par les deux effets que j’ai décrits
dans les précédentes parties de ce mémoire, c’est-à-
dire supérieurement, par les feuilles constituées et incessamment
déjetées, dans toutes les directions, du
centre vers la circonférence; inférieurement, parla
tendance naturelle organique qu’ont leurs prolongements
inférieurs à se porter en dehors de tous ceux
des phytons qui les ont précédés dans l’organisation
;
3“ Que, dans ce cas, en effet, tous ces filets se dirigent
vers la base de la tige, et précisément du côté
de l’insertion de leurs feuilles respectives, ou à quelques
degrés plus à droite ou plus à gauche ;
4“ Que pas un ne passe normalement d’un côté de
la tige à l’autre ;
5“ Enfin, que tous descendent régulièrement dans
des sortes de voies qui leur sont naturellement pré