H
I.
¥
II'
li. ->
Avouons pourtant que ce n ’est que dans notre foi,
dans notre amour de la vérité, que nous puisons les
forces nécessaires à ces sortes de luttes , trop souvent
inégales ou par la forme, ou par le fond, et que nous
n acceptons jamais qu’avec regret lorsque la nécessité
vient nous les imposer.
Nous sommes pourtant disposé à reconnaître que
ce n ’est qu’en remuant fortement tout le terrain d’une
science, en le creusant profondément et en l’amendant
de toutes les manières, qn’on le fertilise bien et
qu on fait prospérer tous les germes de vérité qu’il
renferme.
Mais si, de temps en temps, il est nécessaire, même
indispensable, de grouper systématiquement tous les
faits connus d’une science, s’il est utile de les envisager
dans leur ensemble, de les inspecter, de les contrôler,
d en étudier les côtés obscurs, et de voir ensuite
comment on pourra les associer les uns aux
autres pour les assujettir à des règles fixes , à des
principes certains, à des tbéories immuables ; ce travail
ne doit avoir qu’un temps, le temps des labours,
qui doit naturellement précéder celui des récoltes.
Or, les récoltes de la science se composent d’observations
exactes, de faits matériels évidents, solidement
établis, et enfin de principes qui en découlent
naturellement.
Plus les faits sont nombreux et bien étudiés , plus
ils sont propres à fortifier nos convictions.
Le temps de ce genre de moisson est pa.ssé pour
nous; nos récoltes sont faites, et il ne nous reste plus
qu’à en offrir les fruits à l’Académie. C’est ce que
nous allons faire.
Après plusieurs années de travaux incessants , années
où les nuits ont été aussi laborieuses que les
jours, nous sommes arrivé à former de vastes collections
anatomiques , à l’aide desquelles nous pouvons
aujourd’hui aborder non-seulement toutes les questions
qui se rattachent à l’organisation des tiges des
végétaux monocotylés, à leur développement en tous
sens, à l’ordonnance, à l’agencement et à la décurrence
de leurs filets ligneux, à la formation de leurs
racines, etc., mais encore à leur anatomie comparée,
ainsi qu’à leurs fonctions les plus essentielles et les
plus évidentes.
Afin de prouver la vérité de nos premières assertions
sur le développement et sur l’organisation des
tiges des Monocotylés, nous montrerons à l’Académie
des stipes disséqués de deux espèces de Dattiers (Phoenix
dactjlifera et sylvestris)-, deux stipes de Cocotiers
(Cocos nucifera et arnara)-, plusieurs Cordyline,
Dracæna, Xanthorrhoea, Agave, Pandanus, Carludovia,
Pothos, Vellosia, etc., et enfin des stipes du Caryota
urens, du Ravenala Madagascariensis, du Chamædorea.
elatior , du Mauritia flexuosa, etc.
Ces stipes, qui offrent dans leur composition tontes
les modifications organiques imaginables, viennent
cependant, malgré ce la, se ranger naturellement sous
les lois pbytologiques que nous avons établies dans la
théorie des phytons ou des mérithalles. Avec leurs
anatomies, nous pouvons maintenant aborder et