Auherl Dupetit-Thouars a, sans nul doute, jeté les
premières bases de quekpies-unes des parties de la
théorie des méritballes, j>ar ses anatomies et par
mille autres travaux exécutés sous l’empire d’un génie
que, de son vivant, on s’est vainement efforcé de méconnaître;
travaux que loyalement aujourd’hui on
avoue avoir combattus, plus p a r sentiment que p a r
expérience!... Mais, s’il ne s’agissait que de l’accroissement
en diamètre des tiges par descension des tissus
ligneux, accroissement établi sur des faits isolés et
sans démonstrations, il nous faudrait remonter bien
j)lus haut que les premiers travaux d’Aubert Dupetit-
'l'bouars, qui pourtant occuperont toujours le premier
i-ang, et citer encore, indépendamment de ceux de de
ia Hire et de tous les anatomistes qui, même sans le
ne ferait que l’indiquer faiblement et d’une manière très-imparfaite,
n’en est ]ias moins l'inventeur. A ce titre, Malpighi est incontestablement
le père de l’anatomie générale des végétaux.
On pourra me dire que ses essais en ce genre ne sont que des
ébauches partielles, ii’régulières, insuffisantes, etc.
A cela je répondrai qu’il a semé les premiei’s germes de cette
science, et qu’en indiquant la direction qu’il fallait suivre pour arriver
au b u t, c'est exactement, à mon a v is, comme s’il l’avait
atteint; il ne lui a manqué que du temps. S’il n’eût été renfermé
dans les limites trop étroites de la v i e , il eût certainement achevé
ce qu’il a si bien commencé.
Celui qui termine une oeuvre ne sera jamais, quoi qu’il fa sse ,
l’égal de celui qui la conçoit; tout le mérite est dans l’id é e , e t,
pour moi du moins, entrevoir le premier, c’est presque voir entièrement.
D ’ailleurs, quels sont donc les grands travaux généraux, achevés
et parlaits, qn’on pourrait opposer à ma manière de voir?
HU
connaître, l’ont suivi de près, ceux d’une foule d’ob-
servalenrs des temps anciens (1).
Nous savons tous que c ’est de 1798 à 1801, qu’Au-
bert Dupetit-Thouars fit l’importante découverte de
l’accroissement ligneux de haut en bas, et tous
nous connaissons riieureux parti qu’il tira de ce fait
immense dans ses nombreuses et savantes publications.
La tbéorie de l’accroissement en diamètre des tiges
des Monocotylés et Dicotylés par descension est donc
une propriété qui lui est complètement acquise, que
nul ne pourra lui enlever et dont toute la gloire lui
revient.
De la Hire, et Agricola avant lui, avaient bien parlé
de ce fait, mais ils s’étaient bornés à l’indiquer.
Aubert Dupetit-Thouars qui, à l’insu de tout ce
(ju’on avait écrit sur ce sujet, l’a aussi découvert, ne
s’est pas borné à cela, puisqu’il l’a démontré par de
nombreuses expériences sur tous les végétaux ligneux,
et qu’il a établi sur ce point une nouvelle doctrine
phytologique.
Rien, d’ailleurs, ne prouve que de la Hire ait découvert
la cause de l’accroissement en diamètre des
tiges par descension ; car, comme il le dit lui mente,
ce phénomène avait été avancé par de très-savants
philosophes (2).
Le savant pbytologiste, dont je viens contester ics
(1) Voy. G. A. Agricola, Agriculture p a r fa ite .
(2) « Je suis pci'siuulé, dit de la Hire, que clia<|ue branche qui sort
d'une autre à son extrcmilé ou de raisselle d ’une feuille est une