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478 RÉFUTATION DES THÉORIES
perforé, en se desséchant, dans toute sa longueur.
Il y a certainement quelques filels de brisés dans le
centre de cette longue rondelle de tige ; mais cela ne
provient nullement de ce qu’ils la traversaient d’outre
en outre , mais bien, sans doute, des enchevêtrements
que forment entre eux les sommets arrondis de leurs
arceaux.
Tout le monde, maintenant, comprendra que si les
innombrables filets qui composent cette tige avaient
la disposition que leur prête M. de Mirbel, s’ils se
croisaient tous, en passant par le centre de la tige,
aucun des faits que je viens de montrer à l’Académie
ne se serait produit. Il paraîtra, je pense, bien plus
facile d’admettre que, par la dessiccation, les filets, à
quelques exceptions près peut-être, se sont trouvés
entraînés vers les parties de la tige sur lesquelles ils
sont fixés par leurs deux extrémités. C’est d’ailleurs ce
dont on pourra s’assurer en fendant en long cette
tige.
Ainsi donc, et vous pouvez tous vous en assurer,
messieurs, les filets du Cordyline australis sont unilatéraux,
et, à quelques greffes anormales près qui s’opèrent
entre eux, simples dans toute leur longueur,
et surtout ne forment jamais aucune l'amification à
leur partie supérieure.
Quant aux ondulations et aux épaississements que
vous remarquez vers leurs bases où s’opèrent ordinairement
des greffes, vous savez maintenant qu’ils sont
dus aux phénomènes qui produisent l’élargissement
de la région centrale ou médullaire) c’est-à-dire au
ÉTABLIES PAR M. DE MIRBEL. 179
décollement, plus ou moins prompt et plus ou moins
parfait, des filets radiculaires qui ont commencé le
cylindre ligneux, lesquels, au moyen des tissus cellulaires
divers qui se développent entre eux, passent
successivement de la région intermédiaire ou ligneuse,
à laquelle ils ont appartenu un certain temps, à la région
centrale ou médullaire, dans laquelle ils vont
achever leur existence physiologique. Il y a là , sans
nul doute, des forces plus faciles à concevoir qu’à expliquer
, qui, agissant de la circonférence au centre,
produisent des tractions d’autant plus fortes que
l’adhérence des fdets au corps ligneux est plus ancienne
et plus considérable. De ces forces et de ces
résistances, ainsi que des entraves qu’opposent naturellement
les fdets au centre desquels se produisent
ces phénomènes, résultent les ondulations, les épaississements,
les greffes et une foule d’autres effets physiologiques
que nous ne pouvons expliquer maintenant.
Le phénomène de l’élargissement de la région
centrale des tiges et de l’allongement des filets, a certainement
lieu progressivement et pour ainsi dire année
par année, de la base du végétal à son sommet,
puisque nous trouvons que les fdets sont d’autant plus
courts qu’on approche davantage des bourgeons (1 ).
(1) Ceux de ces filets q u i, latéralement, approchent le plus le
corps ligneux sont aussi 1 es plus courts, ce qui tient à ce que leur décollement
s’cst naturellement ou accidentellement arrêté. Je signale
ce fait, sans le compareiq bien entendu, au premier; puisqu’il tient
à une autre cause.