Mais pour nous qui avons étudié, sous ce rapport,
sur un très-grand nombre de végétaux monocotylés,
qui avons reconnu les lois générales qui régissent tous
les phénomènes de l’accroissement de ces végétaux
comme d ailleurs de tons les autres ; qui savons maintenant
que l’analogie, ce guide de tous les bons observateurs,
est de notre côté ; nous enfin qui prouvons
que les végétaux monocotylés, observés d’une certaine
manière et pris à un degré particulier de développement,
ont un centre médullaire entièrement dégagé
de vaisseaux (1 ), et que les filets qui nous
occupent n’en sont que le canal médullaire déformé,
modifié; nous soutenons avec presque tous les habiles
anatomistes, spécialement avec M. Hugo Mobl,
qu’un sentiment de justice nous oblige à citer le j)re-
mier(2), avec MM. Unger, Menegbini, etc., que tout ce
qu’ou a décrit sur le Dattier, les Agave, les Dracæna,
ne résulte que d’une erreur d’observation, et qu’on a
pris l’accident pour le cas naturel, l’exception encore
douteuse pour la règle.
Le plus simple raisonnement, d’ailleurs, suffit pour
détruire toutes les suppositions de M. de Mirbel h. ce
sujet. En effet, si, comme l ’assure ce savant, tous les
filets se croisaient au centre du canal médullaire, il y
aurait là un plexus ligneux extrêmement dense qui
;t) Un véritable canal médullaire (v o y . Gaudichaud, Organographie,
pl. 9, fig. 2 , 3, i et 5).
Menegbini, hicerchc stdla struttura d e l cauîe nclle p ia n te mono-
cotjlcdoni, tav. 6, fig. A, B; tav. 9, fig. IA, tB , tC, ID
(2) Voy. Hugo Molli, pl. O, fig. 5.
rendrait cette partie centrale aussi dure au moins que
l’iiitermédiaire. Or, tout le monde sait que les Monocotylés
sont beaucoup plus durs à la circonférence
qu’au centre.
Je ne parlerai pas d’une foule d’antres faits, relatifs
à ce sujet, que renferme le mémoire de M. de Mirbel,
et qui sont réellement trop extraordinaires pour notre
époque. Je ne puis cependant laisser passer celui-ci,
([ui se rapporte incidemment aux Dattiers : « Le ré-
(( siillat de ces recherches, dit M. de Mirbel, fut que
« j’acquis la certitude ipie le plus grand nombre des
« filets du stipe, si ce n’est la totalité, naît à la surface
(( interne du phyllophore ; qu’une partie d’entre eux
« s’allonge et monte à peu de distance de cette sur-
« face, puis se courbe tout à coup vers la périphérie,
« et va joindre la base des feuilles qu’elle rencontre
« chemin faisant.
(( Dans le même temps, l’autre partie des filets s’ac-
« croît en se rapprochant peu à peu de l’axe central
« et l’atteint ; puis va plus haut s’attacher aux feuilles
(( naissantes qui garnissent le côté opposé au point de
« départ, a
Je ne répondrai à tout ceci qu’en affirmant que les
filets naissent droits dans l’axe des tiges, c’est-à-dire
des méritballes tigellaires des pbytons, et qu’ils ne se
courbent, supérieurement d’une part, que par la déviation
forcée des feuilles qui sont incessamment refoulées
du centre à la circonférence; et inférieure-
raent de l’autre, que par les prolongements radiculaires
cjui tendent sans cesse vers la péripbérie du canal mé-
%