qui en facilite l’organisation , le développement et la
marche descendante, continue de se produire, il est
évident qu’il doit finir par les envelopper entièrement
d’une couche ligneuse compacte et plus ou moins
épaisse.
C’est effectivement ce qui a lieu. La preuve, puisque
je n’avance jamais rien sans preuve, la voici :
Examinez les couches concentriques ou annuelles
du corps ligneux sur les coupes transversales d’un
chêne, d’un châtaignier, d’un frêne, et généralement
des arbres de nos régions tempérées, et vous verrez
que toutes commencent par des vaisseaux tubuleux
radiculaires, et finissent par des tissus de plus en plus
serrés et compactes.
Il est clair que si les feuilles, au lieu de se former
toutes au printemps, se développaient successivement
pendant tout le cours de l’année, comme par exemple
dans la plupart des arbres des régions tropicales,
on trouverait ces vaisseaux tubuleux radiculaires également
répartis dans toute l’épaisseur des couches, en
admettant, bien entendu, qu’il y ait dans tous ces végétaux
des coucbes sensibles.
Chaque couche annuelle du corps ligneux est ordinairement
partagée en plusieurs zones (1), dont la
et qu’arrivés en ce point ils descendent, et sont poussés de haut
en has par une force incessante.
(1) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. IB , fig. 1 0 , I I . _
Cette coupe a été faite sur une tige de tilleul et non de peuplier,
roinme cela a été dit par erreur dans le texte.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. I2B
plus intérieure n’est guère composée que de vaisseaux
radiculaires.
En dehors de cette zone des vaisseaux tubuleux de
chaque couche, on trouve encore quelques rares vaisseaux
de même nature, quoique plus petits, disséminés
dans tout le reste de leur masse ligneuse (1). .le
ne sais pas encore très-bien, consciencieusement parlant
, si ces vaisseaux sont produits par les individus
nouveaux qui s’organisent dans les bourgeons axillaires,
ou s’ils appartiennent à la végétation connue
sous le nom de séve d’août, végétation que, dans ma
Physiologie, j’expliquerai d’après mes idées. Mais ce
que je comprends très-bien, et ce dont je suis parfaitement
convaincu, c’est qu’ils proviennent de l’une de
ces soui'ces, sinon de toutes les deux. Il ne nous faut
donc plus maintenant, pour arriver à la complète démonstration
de ce phénomène, comme d’ailleurs de
tous ceux qui se rattachent à cet important sujet, que
des expériences bien faites, bien dirigées et du
temps (2).
Voici des pièces anatomiques d’expériences commencées
le 15 août 1843 et arrêtées le 9 mai de cette
(1) La disposition de ces derniers tissus fournira d’excellents caractères
pour la détermination des bois.
(2) J’ai dit qu e, dès qu’un individu vasculaire ou phyton est
arrivé à un certain degré d’organisation, il produit des tissus radiculaires
ou même des raciues. Qu’est-ce donc qu’un bourgeon? un
assemblage d’individus! Dès que ces individus, qui naissent les
uns après les autres, les uns des autres, les uns sur les autres,
arrivent isolément à ce degré convenable d’organisation, ils en