core, ne larderont pas, en présence de tant de faits
patents, à suivre notre exemple.
Les racines, dans le Ravenala, au fur et à mesure
qu elles se forment, descendent souvent de très-liant
dans le parenchyme cortical jusqu’à la base du tronc,
d’on elles s’échappent dans le sol. Là elles peuvent
accpiérir, en longueur, des dimensions considérables,
mais diverses et en général relatives à la nature dn
terrain.
Nous allons trouver une autre preuve matérielle de
la descension des filets dans le Ravenala. En effet, dans
ce curieux végétal, comme d’ailleurs dans les deux
tiers on les quatre cinquièmes des Monocotylés ligneux,
et les Dattiers eux-mémes, Fécorce renferme
aussi d’innombrables fibres (1) disséminées dans son
(t) Afin de mettre de l’uniformité dans la discussion avec l’un de
nos savants confrères , car je pensais avoir à discuter avec lui sur
les questions qu’il a soulevées, j’ai provisoirement adopté, à son
exemple, le nom de filets pour exprimer les tissus vasculaires ligneux
de la région centrale, de la région intermédiaire et des racines.
Je me suis abstenu, jusqu’à ce jou r, de parler de ceux qu’on
rencontre dans l’écorce d’nn très-grand nombre de Monocotylés
ligneux, parce qu’ils ont été confondus, par la majorité des anatomistes,
avec les filets du corps ligneux; erreur aussi grande, selon
moi, que celle qu’on pourrait faire en prenant, dans les Dicotylés,
le liber pour l ’aubier ou même le bois. Je réservais les renseignements
que j’ai à fournir à ce sujet pour le moment où j ’apporterais
à l’Académie un mémoire sur le Dattier, mémoire dans lequel je
compte achever de réfuter tout, absolument tout ce qu’on a avancé
sur l ’organisation de ce végétal.
Dans ce travail, comme dans mes récentes réfutations, j ’ai conparenchyme
, et ces fibres, qui s’organisent dans les
phytons, descendent jusqu’à la base de l’arbre, en se
mêlant entre elles et se croisant d’une certaine façon,
et enfin en se greffant les unes les autres et se ramifiant
à l’infini, mais sans former aucune alliance avec
les filets et les autres tissus ligneux du tronc ni des racines
, dans lesquelles d’ailleurs elles ne pénètrent pas.
Ces fibres sont fortes, dures, rougeâtres à leur
sommet, et de plus en plus effilées et blanchâtres vers
la base, où elles se ramifient beaucoup, comme de
véritables racines, et finissent même par être très-
déliées , tout à fait blanches et berbacées (1).
Dans cette plante, qui forme une des plus grandes
exceptions organiques fournies par les Monocotylés,
il y a donc des filets ligneux et des fibres corticales.
servé le nom de filets aux vaisseaux ligneux. Je dorme celui de
fibres à ceux de l ’écorce.
Mais je dois prévenir que, dans tous les travaux qui auront trait
à ma défense, ces noms irréguliers ne sont que provisoires ; et que
c’est à ce titre seulement que je les emploie ici.
Qui pourra croire que les savants qui ont fait une étude si approfondie
du stipe du Dattier, du Chamærops et de la tige de V J -
gane, e t c ., n’ont même pas reconnu la nature des fibres corticales
de ces végétaux, ou les ont confondues avec les autres filets ligneux,
en les désignant seulement sous le nom de file ts capillaires,
e tc ., etc. !
Nous aurons une foule d’erreurs de ce genre à relever, même
dans les plus grands ouvrages qui aient été faits sur l’anatomie des
Monocotylés, dès que de nouvelles attaques seront dirigées contre
nous.
(1) Voyez un exemple remarquable de cette nature dans l ’ouvrage
de M. H. Mobl, de Palmarum structura in M a r t. Palm.
B ra s il., tab. Q , fig. 7, 8.