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330 REMARQUES SUR L’ORGANOGRAPHIE
afin que tous les savants puissent en prendre connaissance,
les résultats analytiques qu’il a obtenus et sur
lesquels il a établi son opposition ; alors on pourra,
malgré la confiance entière que cbacun doit leur accorder,
les vérifier de nouveau; et, après en avoir reconnu
la rigoureuse exactitude, recbercher les causes
qui ont produit les notables différences qui, selon lui,
existent dans les proportions de la matière azotée des
diverses parties d’un jeune méritballe; et voir, par
exemple, si l’air respiré par ces organismes naissants,
ou toute autre cause, ne pourrait pas en donner une
explication aussi satisfaisante, etc.
SECONDES REMARQUES (U.
Les observations qui m’ont été adressées, dans la
séance du 27 avril dernier, relativement à mes premières
remarques, du 20 du même mois, sur les deux
mémoires d’orgaiiograpbie et de physiologie présentés
le 30 mars 1846, n’ayant nullement porté sur le fond,
mais seulement sur la forme et sur des sujets complètement
étrangers à la question, il reste démontré, aux
yeux de tous, que ces premières remarques sont justes
et inattaquables.
D’après cela, j’ai tout lieu d’espérer que l’Académie
(t ) Voy. Comptes rendus de VAcadémie des sciences, séance du
27 juillet 1847.
ET LA PHYSIOLOGIE DES VÉGÉTAUX. 331
accueillera avec un peu plus de confiance encore
celles que je viens lui présenter aujourd’hui.
Dans mes premières remarques, je me suis surtout
attaché à faire sentir le danger que fout courir à la
physiologie, comme je la comprends, les empiétements
de la chimie.
Résulte-t-il de là que, comme on cherche à le faire
croire, je critique, je conteste, je blâme et désapprouve
de tout point les beaux et si remarquables travaux
de chimie organique qui nous sont presque
journellement présentés ? non, sans doute! je déclare,
au contraire, que personne au monde ne s’associe
plus franchement que je le fais aux conquêtes incessantes
de cette vaste et très-utile partie de la science ;
que j ’en accepte absolument tous les faits, tous les
calculs, tous les résultats bien démontrés, et que nul
plus que moi n’admire le talent qui préside à toutes
les élucubrations des chimistes.
Mais, après cet aveu sincère, on me permettra peut-
être d’avouer que, malgré les faits qui semblent les
indiquer et même les démontrer, je n’agrée pas avec
une égale confiance toutes les conséquences physiologiques
qu’on en déduit.
En cela m’éloigné-je entièrement du sentiment
intime de la plupart des savants? je ne le pense
pas.
Je puis certainement me tromper; qui donc ne se
trompe pas? mais je crois que la chimie ne peut que
désorganiser, décomposer et séparer tout ce que la
physiologie a organisé, composé et rapproché, à l’aide