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d’orgaiilsalion el de force, il commence son évolution.
On sait combien elle est rapide.
Examinez maintenant ce cbaitme gigantesque, et
vous le trouverez composé de soixante-dix à cent individus
(1 ), dont les méritballes tigellaires distincts ont de
dix à cinquante centimètres de longueur, de six à dix
centimètres de largeur, et sont surmontés cbacun de
leur feuille réduite à fétat de pétiole engainant, ayant
bien plutôt l’air d’une stipule que d’une feuille (2).
Ces feuilles (3 ), en effet, sont réduites à des méri-
tballes pétiolaires imparfaits, quoique larges et engainants
, au sommet desquels on observe pourtant
(pielquefois une petite languette produite par le méritballe
limbaire avorté. Dans l’espèce du Muséum,
le limbe est lancéolé et assez grand. Il avorte dans
quelques espèces.
Ces soixante-dix ou cent individus ont le même
aspect, la même forme, la même organisation, et conséquemment
des fonctions semblables.
J’insiste sur ce dernier point surtout, parce que je
dois y revenir dans ma Physiologie, en parlant de la
canne à sucre, du maïs, etc., et de la saccharification,
phénomène sur lequel j’aurai, je pense, d’utiles renseignements
à fournir.
Arrivés à un certain degré d’évolution, ces méri-
(1) Dans nos serres , ils n ’en ont jamais que de quarante à cinquante.
(2) En cet é tat, le bambou réalise jusqu’à un certain point la
supposition que j ’ai faite des embryons superposés.
(3) Elles ne sont jamais très-vertes.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 83
thalles tigellaires cessent de croître en tous sens ; leurs
feuilles achèvent de remplir leurs fonctions organisatrices,
puis elles se détachent peu à peu et tombent,
laissant à nu leurs mérithalles tigellaires. Cette chute
des feuilles est plus ou moins prompte, et généralement
relative au degré de croissance des bourgeons
axillaires. Chaque feuille a le sien.
Ces bourgeons donnent naissance à des rameaux
qui sont généralement grêles et formés de feuilles
étroites et vertes. Dans la plupart des espèces, les
fleurs ne paraissent que la seconde année ou plus tard.
Si ce végétal ne produisait pas de bourgeons axillaires,
il ne tarderait pas à mourir, ainsi que le font
nos pins humbles graminées après avoir accompli les
fonctions physiologiques d’accroissement de chacun
des individus qui les composent; il serait annuel. Mais,
en donnant des bourgeons qui forment des feuilles
vertes, et celles-ci des rameaux (1), non-seulement il
devient bisannuel et jusqu’à un certain point vivace,
mais il peut encore accroître assez notablement le
diamètre de son chaume par la descension des tissus
radiculaires des feuilles qui composent ses rameaux.
Dans les plantes de ce groupe, le croisement des
vaisseaux des différents systèmes se fait à l’articulation
même , ainsi qu’on en trouve la preuve dans les fig.
de 1 à 9 de la pl. 10 de mon Organographie, et dans
la pl. 8, fig. 4, du même ouvrage.
(t) Il est bien entendu que c’est du pbyton tout entier que je
veux parler ici. Ce sont les phytons qui forment les rameaux et
non les rameaux qui forment les feuilles.