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Stipe ou troue jusque dans le phyllophore; que deviendra
cette hypothèse aussitôt que nous prendrons
un végétal sans collet, par exemple une bouture semblable
a celle que nous avons déjà examinée, même
un tout petit fragment de tige , de rameau ou de racine
de ce vegetal (comme d’ailleurs de tous les autres),
entièrement dégarni de bourgeons, de feuilles
et de radicelles, et que nous placerons ce fragment
dans le sol avec toutes les circonstances favorables à
son existence?
Nous savons que celle bouture produira des bourgeons,
d ou naîtront des tissus radiculaires que nous
verrons descendre lentement, d’abord jusqu’au tiers
de la longueur de celte bouture, puis jusqu’à son milieu
et successivement jusqu’à sa b a se , où nous les
distinguerons longtemps avant qu’ils aient produit des
racines.
Dans une tige de plante vasculaire, le collet est, je
ne saurais trop le d ire, un point id éa l, fictif, seulement
représenté au centre inférieur d’une tige, par la
base tigellaire de l ’embryon ou du premier pbyton
constitué du bourgeon. Je soutiens, en outre, que
chaque pbyton, o u , comme on le dit généralement,
chaque feuille a réellement son collet particulier.
Les considérations renfermées dans le mémoire de
notre savant confrère sur le collet du Dracæna australis
[Cordjline australis), reposent donc, selon moi,
sur une erreur depuis longlemps accréditée, sur un
vieux mot qu’il faudra réunir à beaucoup d’autres,
par exemple a ceux de c a m b i i îm et de t i s s u g é n é r a t e u r ,
pour les rayer el les bannir ensemble, et à jamais, du
vocabulaire de la science (1).
Qn’est-ce, en effet, que le collet dans une greffe,
dans une bouture, dans une décortication ou entaille
circulaire et profonde, ainsi que dans mille autres cas,
où l’on voit naître et descendre les tissus ou filels radiculaires
:
r Par exemple de la greffe sur le sujet;
2“ Du sommet d’im arbre ou d’un rameau jusqu’au
bord supérieur d’une décortication ou entaille circulaire
profonde, où ils s’accumulent et forment toujours
un bourrelet qui s’accroît incessamment pendant
de nombreuses années, tandis qu’il ne se forme
rien au bord inférieur;
3" Sur les boutures avec ou sans bourgeons, spécialement
sur celles que nous formons avec de simples
fragments de feuilles, de rameaux, de tiges, de racines
(celles-ci surtout), ou de n’importe quelles autres parties
vivantes des végétaux; parties sur lesquelles on
volt successivement naître des bourgeons, et ramper
les lissus radiculaires qui s’en échappent et gagnent
insensiblement la base de ces fragments de végétaux,
base où ils sont généralement rendus et amoncelés
avant qu’il y ait la moindre apparence de racine ou
de souche, et conséquemment de collet (2) ?
(t ) Je me répète souvent, et c ’est à dessein que je le fais, parce
que je veux être bien compris, afin d’être combattu par les antagonistes
de la doctrine phytonienne ou des mérithalles sur un terrain
connu de tout le monde et complètement éclairé.
(2) Je sais d’avance les objections qui me seront faites à ce sujet.