lÜÜ NOTES SUR i;ANATOMIE
s'arrélent là, tandis que la partie inférieure, qui ne
s’esl que ti’ès-légèrement tuméfiée, ii’oifre pas un
seul de ces vaisseaux (1).
VDUS concevez, messieurs, que si ces vaisseaux montaient,
le contraire aurait lieu; la base en serait chargée,
et il n’y en aurait pas au sommet.
Ce fait isolé en dit plus que toutes les théories imaginables.
J’ai un gr.and nombre d’expériences analogues, ac-
luellement eu action, qui viendront confirmer celle-
oi, et qui nous ajtprendront beaucoup d’autres choses
encore : car, quand nous aurons vidé cette question
du développement des tissus ligneux, question qui,
je l’espère, touche à sa fin, nous aurons toutes les
questions physiologiques de la formation de l’écorce
à aborder, et nous les aborderons.
Il est, je pense, fort inutile de dire que la plupart
des pièces que j’ai l’honneur de montrer à l’Académie
ont été préparées dans le but de démontrer dans leurs
généralités les principaux phénomènes de la physiologie,
phénomènes qu’il serait presque ridicule d’aborder
avant de savoir exactement ce que c’est qu’un
végétal, et comment il naît et se développe en tous
sens. Ce que je puis dire par anticipation, c’est que
tous les principes de la physiologie, et par là j’entends
une physiologie rationnelle, établie sur des expériences
et démontrée par des faits, viendront fortifier les
(t) Cette piè c e , que j’ai aussi prêtée au Magasin p ittoresque, a
été gravée, t. X II, p. 53 , fig. 4.
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 101
ju'incipes d’organograpbie que je soutiens, et leur
donner une nouvelle sanction.
Le rameau que j’ai l’honneur de vous montrer a
été coupé au ras du tronc. On voit à sa base deux ou
trois vaisseaux radiculaires des rameaux supérieurs de
l’arbre qui passent dessus, mais qui ne remontent pas.
Si tous les bourgeons, en se développant, envoient
de haut en bas leurs faibles linéaments radiculaires ;
si les feuilles qui se développent en août fournissent
aussi les leurs, et si un rayonnement de fluides cellulifères
vient ensuite à la fin de l’année et pendant
l’hiver envelopper tous ces tissus radiculaires, on doit
nécessairement ne plus les apercevoir au moment qui
précédé la végétation printanière.
C’est en effet ce qui a lieu, et ce que cette nouvelle
pièce va nous démontrer (1 ).
Le 15 du mois d’août 1843, j’ai fait une décortication
circulaire sur un jeune frêne. Les feuilles qui se
développaient encore à cette époque, et les bourgeons
qui se constituaient pour la végétation de 1844 , ont
naturellement envoyé leurs vaisseaux radiculaires sur
la partie supérieure de cette tige; mais lorsque ceux-
ci ont cessé de se produire, le rayonnement cellulaire,
qui a continué sa marche, est venu les recouvrir. Les
choses sont restées en cet état pendant l’hiver.
Cette pièce a été cueillie, le 5 avril 1844, avant l’épanouissement
des bourgeons, et, conséquemment,
(1) J’avais l’intention de faire graver toutes ces pièces anatomiques,
niais les circonstances ne me l ’ont pas permis.