ne sauraient la concevoir, et que les autres ne veulent
pas la comprendre.
Mais que 1 Académie se rassure ; nous ne venons pas
tenter de ranimer une vieille discussion désormais impossible
à continuer devant elle, mais que nous reprendrons
ailleurs; nous voulons seulement poursuivre
1 exposition des recbercbes que nous avons
faites, que rien au monde ne pourrait nous faire abandonner,
et lui signaler des faits qui doivent Fintéres-
ser, parce qu’ils sont propres à éclairer la science.
Puisque, aujourd’b u i, les causes générales de l’accroissement
en diamètre des végétaux sont bien démontrées
par 1 anatomie et par de nombreuses expériences
concluantes ; puisque les causes générales de l’accroissement
en bauteur sont tout aussi certaines et convenablement
établies sur des faits évidents, et que les
individus végétaux particuliers, les pbytons, qui,
par la superposition de leurs méritballes tigellaires,
produisent cet accroissement en bauteur, sont également
bien connus, bien prouvés ; occupons-nous
un instant de ces pbytons et suivons-les dans leurs
phases particulières de développement ; ce qui nous
ouvrira, du moins nous l’espérons, quelques-unes des
voies directes de Forganographie et de la physiologie.
Déjà, dans nn ouvrage peut-être trop général, mais
qui n était pas destiné à des élèves, dans notre Organographie
( 1 ) , nous avons légèrement touché à cette
(t) Voy. Gaudichaud, Recherches générales sur l'Organogra-
p h ie , etc. Mémoires des savants étrangers de l'Académie'"des
sciences, t. VIII.
grave question et cbercbé à démontrer que les développements
en hauteur des phytons, quoique très-
variables selon les êtres végétaux, sont cependant
individuels ; et nous avons appuyé notre sentiment sur
des exemples pris dans les deux grandes classes des
végétaux vasculaires ; les Monocotylés et les Dyco-
tylés.
\ ] Allium porrum (1) nous a fourni, dans les premiers,
un exemple singulier de croissance uniforme ,
dans ses méritballes tigellaires et pétiolaires, pendant
un certain temps de la vie embryonnaire, puis celui
d’un arrêt de développement dans la moitié supérieure
et recourbée des pétioles, alors que l’inférieure et le
méritballe tigellaire continuaient leur évolution.
Le Raphanus sativus (2) nous a démontré que, placé
dans certaines conditions, son accroissement s’opérait
simultanément et d’une manière assez uniforme dans
toutes les parties du méritballe tigellaire de l’embryon.
Depuis ce temps, nous avons plusieurs fois soumis
les mêmes graines à de semblables expériences, et
nous avons obtenu des l'ésultats moins réguliers et
parfois très-différents ; ce qui nous a porté à recon naître
que les époques de l’année, les moments choisis
pour les expériences, les conditions d’humidité, de
chaleur et surtout de lumière, pouvaient singulièrement
modifier les phénomènes d’évolution des différentes
parties de ces embryons ou premiers phytons
des végétaux.
(1) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl, 5 , üg. 13.
(2) Id ., ib id ., pl. 11, lig. 15 et 16.