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Mais que devieiidroot, dans ce c a s , les deux théories
qii’on vous a déjà développées sur le Dattier et
sur le Cordjline australis, et même la troisième théorie
que, forcément, on sera bien obligé de faire, pour
expliquer la curieuse organisation du Ravenala? Que
deviendront ces théories et toutes celles qu’il faudra
nécessairement créer encore, si l’on persiste à suivre
la mauvaise voie dans laquelle on s’est engagé, si,
comme je vous l’ai déjà dit vingt fois, chaque groupe
végétal a son type organique à part? En un mot, que
deviendront toutes ces hypothèses en présence des
faits matériels que je vous ai montrés?
Ne comprendra-t-on pas, enfin, que si l’on est réduit
à chercher une cause particulière de développement
pour chaque groupe ou embranchemeut végétal
, on va complètement désorganiser la science, et
en faire un véritable chaos; tandis que la doctrine
que je propose, doctrine qui explique tous les phénomènes
naturels et accidentels de la végétation, sans
être jamais en défaut ou arrêtée par les modifications
typiques des classes , des familles, des genres et des
espèces, que cette doctrine, dis-je, qui repose sur des
principes immuables, s’appuie sur des milliers de
preuves matérielles et sur tous les faits bien observés,
bien appréciés, bien établis, est l’expression de la vérité
?
J’ai dit qu’il faudrait forcément une troisième théorie
pour démontrer la singulière organisation du Ravenala,
organisation qui s’explique si bien, comme
toutes les autres, par les principes que je soutiens, et
que, aujourd’hui plus que jamais, je suis décidé à défendre.
En deux mots je vais vous le faire comprendre.
Puisqu’il suffira de vous faire remarquer que,
dans le Ravenala, les fibres corticales et les filets ligneux
extérieurs so n t, pour ainsi dire, continus du
sommet à la b ase, ils ne sont donc pas échelonnés,
comme on le dit dans la tbéorie du Dattier. Et cependant
rien ne ressemble autant à un stipe de Dattier
que celui du Ravenala.
D’un autre cô té , le Ravenala n’a pas de souche,
conséquemment pas de collet. Sous ce rapport, il est
complètement analogue aux tiges réduites des plantes
bullxeuses. La théorie établie pour le Cordyline australis
ne peut donc lui être appliquée.
On pourrait, à la rigueur, m’objecter les racines
auxiliaires dont tout le tronc du Ravenala est chargé
de la base au sommet; mais j’opposerais à cet argument
toutes mes anatomies, qui combattent victorieusement
le principe de l’ascension des tissus ligneux;
et j’aurais encore pour moi les fibres corticales,
qui n’ont pas le moindre rapport avec les
racines. Il faudra donc une nouvelle théorie, au moins
pour les fibres corticales de ce végétal, comme, sans
doute, pour celles de tous les autres.
En résumé, puisque la base du tronc du Ravenala
est arrondie en forme de demi-spbère , et qu’elle repose
à peine sur le sol ; puisque de cette base partent
de nombreuses racines fibro-ligneuses grêles, et que
ces racines se forment à toutes les hauteurs du tronc,
depuis la base jitsqu’ait sommet, jiour descendre en