2“ Que ces vaisseaux ne sont pas plus gros, et con-
séqueimnent plus anciens à la base qu’au sommet ;
3“ Que les racines n’envoient aucuns tissus dans le
ironc, mais, au contraire, qu’elles en reçoivent de
celui-ci.
Les questions ainsi posées, il sera facile d’y répondre.
1° Prouver par des faits que les vaisseaux qui forment
les feuilles ne proviennent pas de la tige.
Parmi tant de faits observés dans le cours de mes
trois grands voyages nautiques , et même en France,
lesquels cboisirai-je pour vous montrer que les phénomènes
de l’accroissement des Monocotylés se produisent
bien comme je le dis? Je n’ai réellement que l’embarras
du choix, puisque tous sont venus se ranger
naturellement à mes théories, et se prêter un mutuel
appui.
Pour faire le mieux possible, il faut, je crois, se
borner à ceux de ces faits qui sont déjà acquis à la
science et plus particulièrement à ceux qui font partie
de mon Organographie et de nos collections du Muséum
; ce qui vous permettra de les étudier et vous aidera
à les mieux comprendre.
J’ai coupé transversalement une jeune tige de Dra-
aena, au-dessous des feuilles qui la couronnaient, en
laissant sa base dans le sol.
Quinze ou vingt jours après, un certain nombre de
bourgeons s’étaient développés près du sommet de
cette lige tronquée de Monocotylé, au centre des cicatrices
que les feuilles y avaient laissées en tombant.
■l’ai brisé ces bourgeons à l’exception d’un seul, le
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 27
plus actif. Celui-ci a rapidement donné im jeune
scion ('!).
J’ai coupé ce sommet de tige chargé de son petit
rameau latéral, et j’ai mis le tout à macérer.
L’espèce d’écorce cartilagineuse qui enveloppait
cette tige s’est détachée au moyen de quelques incisions
longitudinales que j’y avais pratiquées ; le tissu
cellulaire sous-jacent en a fait autant ; et il en a été de
même, à la longue, d’une troisième couche corticale,
également cellulaire, mais dure et compacte, qui enveloppe
immédiatement le bois et limite intérieurement
l’écorce dans les Dracæna , comme dans tous les Monocotylés
ligneux que j’ai été à même d’observer.
Dans un travail inédit sur l’anatomie des plantes,
j’ai donné à cette couche remarquable le nom de pé-
rix jle.
Ce périxyle (périxyle caulinaire) enveloppe les vais-
seaux ascendants de tous les mérithalles tigellaires,
ainsi que les vaisseaux descendants. Lorsque ceux-ci
sont arrivés à la circonférence, ils ranqient, de haut
en bas, sur la surface interne de ce corps.
Sous cette dernière enveloppe, j’ai trouvé les tissus
radiculaires du bourgeon. Lue brosse a dents très-
douce, faite en poils de blaireau, m’a servi à dégager
ces vaisseaux radiculaires du tissu cellulaire qui les
recouvrait, et j’ai obtenu la pièce que je mets sous les
yeux de l’Académie (2).
(1) V(iy. Gaudichaud, Organographie, pl. 5, (ig. 5.
(2) I d . ,ib i d ., pl. 5, (ig. 8.