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APERÇU o
SÜR LA CHIMIE PHYSIOLOGIQUE;
l’Ali CHARLES GAUDICHAUD (1).
Il n’est pas nn agriculteur, un horticulteur, ou même
un simple maraîcher, q u i ne connaisse, au moins par
la pratique, l’action de l’air et de la lumière sur la
végétation.
II n’est pas un botaniste, un anatomiste ou un modeste
jardinier qui ne sache aujourd’bui que les végétaux
monocotylés et dicotylés, pour jieu qu’ils soieil
bisannuels ou vivaces, s’accroissent incessamment du
centre a la circonférence.
Enfin, d n’est pas un physiologiste, vraiment digne
de ce nom, qui n’admette que les tissus végétaux agissent
en raison directe de leur nature, de leur âge,‘ de
leur position, ou, autrement dit, selon le milieu dans
lequel ils sont appelés à remplir leurs fonctions.
Ce sont la, maintenant, autant d’axiomes irrécusables
que plusieurs exemples choisis parmi les faits les
plus vulgaires et les mieux connus de tout le monde,
vont nous servir à remettre en mémoire.
On sait que les plantes de nos jardins potagers, qui
croissent naturellement en plein air, verdissent plus
(U Voy. Comptes rendus de l ’A cadémie des sciences, séance d„
7 jmn \ 845.
APERÇU SUR LA CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 379
ou moins, et qu elles produisent, selon leur nature,
des principes divers âcres, amers, aromatiques, etc.
On sait aussi qu’en les privant du contact direct de
l’air et surtout de la lumière, soit en les liant, soit en
les abritant sous des cloches, soit enfin en les couvrant
de terre, elles blanchissent généralement et perdent
une grande partie de leurs propriétés naturelles pour
en acquérir de nouvelles, parfois très-différentes et
ordinairement sucrées.
Pour en donner une idée, il nous suffira de citer le
céleri (Apium graveolens), la scariole (Lactuca sca-
riola), la chicorée endive (Cichorium. endivia), la laitue
(Lactuca sativa), le chou (Brassica oleráceo), et
enfin la chicorée sauvage (Cichorium intjbus), vulgairement
connue sous le nom de barbe de capucin,
qu’on fait croître dans les caves et autres lieux obcurs
et humides.
11 n’est pas un paysan, pas un terrassier même du
département le plus arriéré et le plus fortement nuancé
par notre savant confrère M. Charles Dupin, qui ne
sache parfaitement cela. La science en a-t-elle donné
l’explication physiologique? Pas encore!
Tous savent aussi, d’im autre côté, cjue, si l’on
abandonne à l’air des jiommes de terre, elles verdissent
et acquièrent des jirojiriétés cjui les font généralement
bannir de la consommation habituelle.
Cette jiropriété qu’ont les pommes de terre de verdir
par faction de la lumière directe a été récemment
rappelée jiar un très-habile agriculteur, M. Vilmorin,
correspondant de l’Institut, et indiquée comme un