et l’on sait que les filets qui les pénètrent parlent de
la partie siqiérienre et centrale des tiges, c’est-à-dire
de la base des méritballes tigellaires des pbytons, dont
les feuilles ne sont ([ue les prolongements extérieurs.
On sait encore que ces filels ont d’inégales dimensions
en tous sen s, dans toutes les parties de ces
feuilles, el qu’ils sont beaucoup plus réduits, plus
bus, plus déliés sur les bords que dans le centre.
Coupez maintenant dans le sens longitudinal et le
plus possible par le centre cette même tige de Cordy-
hne australis, et votre scalpel passera naturellement
par tontes les pai’ties du point d’attacbe des feuilles,
c’est-à-dire par le centre des unes et plus ou moins
par le liord des autres.
Vous trouverez donc, dans la partie centrale de
votre tranche, des filets de longueurs et de diamètres
divers, et que vous pourrez suivre supérieurement, à
travers les coucbes ligneuses et corticales, jusque dans
les feuilles ou au moins jusqu’à leurs cicatrices; et in-
férienrement sur tous les points de la longueur de la
tige, jusque dans la partie interne du corps ligneux
(région intermédiaire), en suivant avec plus ou moins
de régularité l’ordre que j’ai établi pl. 7, fig. 41 -42 (1 )
de mon Organographie, avec cette différence pourtant
que dans tous les Monocotylés , moins ceux qui
sont articulés, ces fibres forment des arceaux plus ai'-
rondis, qui se croisent davantage dès l’origine et de
(1) Ce schéma donne le mode d’agencement des fdets dans les
Dicotylés.
jilus en plus en vieillissant (voy. Hugo Mobl, pl. Q ,
fig. 5) (1).
11 faut surtout se rappeler, avant d’aborder l’explication
de ces phénomènes, si complexes en apparence,
que les mérithalles tigellaires qui sont les seuls
persistants sont tous plus ou moins directement superposés,
et, dans l’origine, composés de filets parallèles
plus ou moins isoles les uns des autres dans toute
leur longueur, mais généralement unis entre eux à
leurs extrémités rnérilhalliennes, de manière à former
les anastomoses ou réticulations qui caractérisent généralement
les divers mérithalles (2) ou systèmes distincts.
11 faut se rappeler encore q u e , par les efforts
de la végétation et spécialement de la croissance ou
de la dilatation des parties, ces systèmes sont:, en
quelque sorte, disloqués, et que les filets qui les constituaient
restént isolés, comme flottants et diversement
arqués ou tendus au sein de la masse cellulaire
centrale qui s’accroît incessamment et forme la véritable
moelle de ces végétaux.
Ce point admis, nous trouvons naturellement
l ’explication de toutes les anomalies que nous observons
dans la disposition et dans l’organisation de ces
(1) Cette figure, la plus importante de tout l ’ouvrage, n’est aussi
qu’un schema; mais ce schema résume admirablement le mode d’agencement
des filets dans les Monocotylés.
(2) Voy. Gaudichaud, Organographie, pl. 1 , fig, 1 , 2 , 3 , 4 ,
3 et 6.
Dans un grand nombre de v é g étau x , ces fibres restent à distance
; mais cet isolement partiel ou complet des fibres qui composent
les faisceaux n’estqu’une exception qui ne peut détruire la règle.
B o k i t e . — Botanique. T om o I I . 11