"0 n o t e s s u r L’ANATOMIE
Je le redis encore, si l’auatomie vous démontre
qu’un embryon est primitivement une masse cellulaire
isolée, que des tissus vasculaires y apparaissent plus
tard sans venir du dehors, qu’ils s’y organisent successivement
de toutes pièces, d’éléments, vous serez
bien forcés d’admettre, au moins par analogie, que le
même phénomène organogénique a lieu pour tous les
autres individus ou phytons que produira le végétal.
Daus le cas contraire, il vous faudra supposer que
la nature emploie un procédé organogénique particulier
pour les embryons, un pour les jeunes Palmiers,
un pour les vieux, etc., ce qui vous conduira au désordre
le plus complet; et tout cela, parce qu’on ne
veut pas admettre l’individualité des phytons. Mais on
y riendra, messieurs, et on y viendra forcément, dès
qu on voudra faire de l’organogénie, de l’organogra-
pbie, et surtout de la physiologie rationnelles ; car, je
le dis avec confiance, la tbéorie pbyionienne ou des
meritballes est l’ancre de salut de ces parties de la
science des végétaux.
On prétend que c’est dans les Palmiers séculaires
qu il faut aller chercher les causes organogéniques des
développements ; m o i, au contraire , je soutiens que
c ’est dans les bourgeons et dans les embryons naissants
et les plus réduits.
L embryon, pris ;i l’état où il se trouve dans les
dattes mûres, n’a pas son système vasculaire entièrement
formé, mais seulement tracé ou ébauché; et
l ’on voit de la manière la plus claire que ce système
vasculaire qui s’accroît de ¡dus en ¡¡lus, part de la
ET LA PHYSIOLOGIE DES MONOCOTYLÉS. 71
base du méritballe tigellaire, tout court qu’il est, s’étend
de proche en proche vers le sommet du cotylédon,
et que la base radiculaire n’offre encore aucune
trace de vaisseaux.
Ce n’est que plus tard, dans les premiers actes de
la germination, que ces traces vasculaires des mérithalles
deviendront primitivement des trachées ; et
plus tard encore, qu’on verra partir de la base du
méritballe tigellaire des traces de vaisseaux d’une autre
nature qui se dirigeront de haut en bas, en convergeant
vers le centre du mamelon de la radicule.
Ces dernières traces vasculaires deviendront bientôt
de véritables tissus radiculaires qui se formeront et se
solidifieront de haut en bas. Les vaisseaux qui partent
de la base du mérilballe tigellaire et s’étendent jusqu’au
sommet du cotylédon caractérisent le système
ascendant ou mérithallien ; ceux qui partent de la base
du même méritballe et descendent dans la radicule
caractérisent le système descendant ou radiculaire (1 ).
Ceux-ci, qui sont essentiellement de formation secondaire,
s’organisent-ils à partir de la base des mérithalles
tigellaires ou descendent-ils des feuilles et ne
sont-ils que les prolougemenis ligneux qui apparaissent
dans ces organes après les trachées?
C’est un point que nous avons déjà implicitement
(I) L’organisation de ces deux systèmes paraît subir quelques
rares exceptions; dès qu’elles seront vérifiées et constatées, nous
nous empi-esserons de les signaler. Ces exceptions ou modifications,
si elles sont réelles, ne sauraient atteindre une loi aussi complètement
générale.