aux diiTerentes époques de leur vie ; mais, je le réitère,
ces anatomies ne seront jamais propres qu’à cela.
Depuis 1 illustre Grew jusqu’à ce jour, on n’a fait
que des études de ce dernier genre. A quoi ont-elles
conduit en physiologie? qu’ont-elles appris sur les
causes des développements ? Elles ont fourni, je le reconnais
, des détails anatomiques isolés sur la forme,
et jusqu’à un certain point sur la nature organique
des parties végétales, rien de plus.
Est-ce là de l’anatomie, je le demande à tout homme
impartial ?
Non, encore une fois non; il n’y a là ni anatomie,
m physiologie, ni organographie comme on doit l’entendre;
rien, sinon de belles et remarquables images
qui représentent exactement, du moins j ’aime à le
croire, des formes organiques, des tissus divers disposés
dans un ordre particulier, mais dont on ne connaît
ni l’origine ni les fonctions, une sorte de distribution
topographique des éléments organiques des
végétaux, aussi curieuse qu’une image de kaléidoscope,
et non moins insignifiante, bonne tout au plus
pour amuser des enfants ou des hommes étrangers à
la science(1).
(t) Il est bien entendu qu’ici je ne veux parler que de ces grandes
pancartes, couvertes d’un million de cellules grossies à cinq
ou SIX cents diamètres et plus, qui ont été faits d’après des tranches
déracinés par lesqnellesM. de Mirbel a si singulièrement commencé
ses etudes du Dattier, et qu’il ne m’est jamais venu à la pensée
d attaquer, indirectement surtout, les travaux originaux desavants
que je me sms môme scrupuleusement interdit de nommer; tra-
I
Des études de ce genre auront un jour un certain
degré d’utilité , en faisant connaître les modifications
organiques qui s’opèrent, par le temps, dans les tissus
divers, et en unissant et comparant les renseignements
qu’elles fournissent à ceux que nous donnent les anatomies
directes.
Mais , je le répète, aujourd’bui elles n’o n t, selon
moi, prises isolément, aucune portée scientifique et
ne sont qu’un jeu.
Ce j e u , savez-vous, messieurs, comment on le joue?
Le voici :
On prend une partie végétale quelconque, un fragment
de racine, de tige, de rameau ou de feuille; on
le coupe transversalement ou longitudinalement de
manière à en détacher des lames minces, diajibanes ;
on les pose sur le porte-objet d’un microscope, on les
imprègne d’eau, et on les étudié.
D’babiles dessinateurs reproduisent sur le papier,
avec ce qu’ils appellent un peu d’art (ce qui, du moins
je le pense, n’exclut pas l’exactitude), et dans tousles
détails, ce que l’instrument grossissant leur permet de
voir, et l’anatomie est faite. Le savant alors s’empare
de ce dessin et lui applique ses théories.
De l’anatomie ainsi faite, je le réitère, est un jeu,
mais un jeu dangereux, et qui compromet l’avenir de
la science ou en retarde au moins les progrès.
Que l’on fasse des observations microscopiques
vaux qui ont été faits dans des directions analogues sans dou te ,
mais spéciales, toutes favorables à la science, et dont l ’utilité a ete
bien reconnue.
li,