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J’ai compare avec soin les squelettes de plusieurs variétés de
chevaux, ceux de m u let, à’â n e, de zèbre et de couagga , sans
pouvoir leur trouver de caractère assez lise pour que j’osasse hasarder
de prononcer sur aucune de ces espèces, d’après un os isolé; la
taille même ne fournit que des moyens incomplets de distinction, les
chevaux et les ânes variant beaucoup à cet égard, à cause de leur
état de domesticité ; leurs différences pouvant presque aller du
simple au double, et quoique je n’ aie pu encore me procurer le
squelette de Yhémione ou dgigguetai, je ne doute point qu’il ne
ressemble autant à toutes les autres espèces quelles se ressemblent
entre elles.
La même ressemblance paroît avoir eu lieu de l’ espèce fossile aux
espèces vivantes.
J’ai choisi des os de cheval fossiles bien entiers, et que je savois
certainement avoir été trouvés pêle-mêle avec des os d’éléphans, de
rhinocéros ou d’hippopotames, qui dévoient donc être provenus de
chevaux de cet ancien monde , ayant vécu avec tous ces grands
pachydermes, et j’en ai fait une comparaison soignée avec mes
squelettes.
Par exemple un fémur, de cette caverne de Breugues où il y avoit
des os de rhinocéros, étoit parfaitement semblable à un fémur de
cheval de taille moyenne.
J’ ai fait une observation semblable sur trois astragales de cheval,
trouvés l’un à Amiens avec des os d’éléphant et de rhinocéros ; l’autre
dans le canal de l’Ourcq, aussi avec des os d’éléphant; le troisième
h Paris, à une grande profondeur avec une canine de tigre ou de lion.
Je l’ai répétée sur deux calcanéum, trouvés en pareille circonstance
aux environs d’Amiens.
Un métatarsien gauche qui se trouvoit près de la dent de tigre,
offroit la même ressemblance, ainsi qu’un métacarpien droit, trouvé
à Fouvent avec des os d’éléphant, de rhinocéros et d’hyène.
Les fragmens n’ont pas offert, dans les parties conservées, moins
de ressemblance que les os entiers; mais j’ai toujours été frappé de
céfait que ces os fossiles de cheval n’atteignent point la taille de nos
grands chevaux, et restent d’ordinaire,dans la grandeur moyenne,
approchant de celle des zèbres et des grands ânes.
On peut donc,,assurer qu’une espèce dq genre du cheval servoiï de
cojnpagncm fidèle aux éléphans et aux autres animaux de la même
époque dont lesdébris remplissent nos grandes pouches meubles ; que
cette espèce ne différoit pas, beaucoup ppur, ,1a taille de nos chevaux
domestiques, de .grandeur moyenne ; que sgp os des membres n’of-
froient point de différences sensibles; mais on doit remarquer en
même temps) que ces rapports ne suffisent point popr faire affirmèr
que cette espèce fût l’une de celles qui viyeptf aujourd'hui plutôt
qu’un des animaux dont la race a été détruite par les révolutions du
•globe. -•
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