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dans l'ancien contineht seulement que l’on a déterré lés os des tapirs,
des rhinocéros, des hippopotames ; il s’est trouvé quelques os
d'ëléphans dans lé nouveau. Le genre des mastodontes ést commun
à l’un et à l’autre, même pour une de ses espèces, celle que je nomme
à dents étroites.
Les espèces, appartenantes à des genres connus, diffèrent néanmoins
sensiblement des espèces connues, et doivent être considérées
comme des espèces particulières, et non pas comme de simples
variétés.
La chose ne peut être sujette à aucune contestation pour les
petits hippopotames, pour les p etits rhinocéros, pour le rhinocéros
à narines cloisonnées et pour les tapirs gigantesques.
Un peu moins évidente pour l’éléphant et le rhinocéros a narines
non-cloisonnées, il y a cependant des raisons plus que suffisantes
pour en convaincre l’anatomiste exercé. On ne peut guère se
refuser a croire qu’il n’en soit de même pour le grand hippopotame,
celui de tous ces animaux étrangers à nos climats qiii s’approche le plus
de son congénère vivant, et par une conséquence fondée sur l’analogie
on peut croire que les chevaux fossiles étoient aussi d’espèces
particulières, bien que leurs restes n’en donnent pas la preuve par
eux-mêmes.'
Sur ces espèces, deux : le grand mastodonte et Xélasmolhénurn,
avoient été reconnues avant moi pour des animaux perdus ; trois
autres': les deux grands rhinocéros et Xéléphant, avoient bien été
déterminées quant au genre; mais je suis le premier qui ait montré
avec quelque exactitude leurs différences spécifiques ; dix ou douze
autres , savoir : le grand et les p etits hippopotames, les petits
rhinocéros ', 'les tapirs gigantesques et les cinq mastodontes de
moindre ta ille , étoient entièrement inconnues avant mes récherches.
Tel est le résultat ostéologique de cette première partie de notre
ouvrage. Tels sont les divers degrés de certitude auxquels nous avons
pu amener chacune des propositions dont ce résultat se compose.
Quant au résultat géologique, il consiste principalement dans les
remarqués suivantes.
D E L A P R E M I E R E P A R T I E . 220
Ces différons ossemens sont enfouis presque partout dans des lits
à peu près semblables; ils y sont souvent pêle-mêle avec quelques
autres animaux également assez semblables à ceux d’aujourd’hui.
Ces lits sont généralement meubles, soit sablonneux , soit marneux;
et toujours plus ou moins voisins de la surface.
II est donc probable que ces ossemens ont été enveloppés par la
dernière ou l’une des dernières catastrophes du globe.
Dans un grand nombre d’endroits, ils sont accompagnés de dé-
pouille^1 d’animaux marins accumulées ; mais dans quelques lieux
moins'nombreux, il n’y a aucune de ces dépouilles, : quelquefois
même le isable ou la marne qui les recouvrent ne contiennent que
des coquilles d’eau douce.
Aucune relation bien authentique n’atteste qu’ils soient recouverts
de bancs pierreux réguliers , remplis de coquilles marines, et par
conséquent que l,a mer ait fait sur eux un séjour long et paisible.
,La catastrophe qui les a recouverts étoit donc une grande inondation
marine, mais passagère.
Cette inondation ne s’élevoit point au-dessus des hautes montagnes
üpar on n’y trouve, point de terrains analogues à ceux qui recouvrent
les os, et les os ne s’y rencontrent point non-plus, pas
même dans les hautes vallées , si ce n’est dans quelques-unes de la
partie chaude de l’Amérique.
Les ps ne sont, en général, ni roulés ni rassemblés en squelette,
mais le plus souvent on les trouve détachés en désordre et en partie
fracturés. Us n’ont donc pas été amenés de loin par l’inondation,
mais trouvés par elle dans les lieux où elle les a recouverts, comme
ils auraient dû y être, si les animaux dont ils proviennent avoient
séjourné dans ces lieux, et y étoient morts successivement. Ce n’est
qu’en un petit nombre d’endroits, et dans des circonstances particulières
qu’on les trouve encore réunis et même quelquefois revêtus
de leurs parties molles, et l’on voit que ceux-là ont été saisis subitement.
A v a n t c e t te c a ta s t r o p h e , ce s an im au x v iv o ie n t d o n c d an s le s c lim
ats o ù l’ on d é te r r e a u jo u rd ’h u i le u r s o s ; Cette ca ta s tro p h e y a re-
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