AHTîétÉ IL
2mc. Formation. — A rgile plastique et lignites.
Cette couche, remarquableparl’ association assez fréquente qu’elle
présente de débris organiques terrestres ou lacustres et de débris
marins, ne se montre que d’une manière très-subordonnée et que
dans peu d’endroits du bassin de Paris. Nous avons fait connoître
presque tous ces lieux, comme exemples, dans les caractères généraux
que nous avons donnés de cette formation à l’article II de la première
section. Nous n’y reviendrons que pour indiquer quelques autres
lieux où des dépôts de l’une des roches, ou des minéraux qui compostent
de terrain, se présentent encore.
Au S. E. de Paris, sur la rive droite de la Seine, une couche d’argile
plastique d’un gris-blanchâtre, d’une épaisseur tr,ès^vaj;iaWe,
recouvré les coteaux de craie qui s’élèvent prèà de Môntereau et sur
là rive gauche au lieu dit la montagne de Moret.
Cette argile, souvent assez blanche et conservant sa couleur à un
feu ùiodéré, est très-propre à là fabrication de la fayenoe fine, et
est employëé’danS toutes les manufactures des environs de Paris, à
plus de dix lieues à la ronde, où l’on litbrhpie cette fayeuce. Elle ;i
néanmoins l’inconvénient de devenir rougeâtre, à . une température
élevée,' et de donner alors cette teinte que l’on appelle le biscuitiàe
la‘ fa y e n c e jîh e , terre, de pipe ou cailloutage ' car ces trois noms
sont synonymes.
A l’O. et au N. O. de Beauvais, un banc d’une argile semblable,
plus-grise, mais toujours infusible, recouvre la craie, surtout dans
les environs de Saveignies, aux lieux dits St.-Paul, le Béguet, l’Hé-
ràùlle, etc! Elle y est exploitée pour les'fabriques nombreuses de
vases, jarres, grandes terrines, fontaines pour conserver l’eau et
aùtres‘ grandes pièces de cette poterie dure qu’on nomme grès. -
Dans l’angle rentrant que la Seine forme en face de Rolleboise à
l’oüest de Parisg l’argile plastique est placée entre le calcaire grossier
et la craie; ici elle renferme, suivant l’observation de Dolomieu,
quelques traces de lignite qu’on a pris pour des indices de houille,
ainsi que cela arrive très-souvent.
Mais c’ est surtout précisément à l’ouest de Paris, sur le plateau
de craie qui est entre Houdan et Dreux, principalement vers la bordure
orientale de la forêt de Dreux, du.coté du village d Abondant,
que se présente un dépôt d’argile plastique, intéressant par sa blancheur,
sa ténacité, son infusibilité, employé à cause de ses qualités
dans un grand nombre de fabriques de fayence et meme de porcelaine,
et tellement recherchée qu’on en transporte aplus de cinquante
lieues de distance-
Nous sommes descendus dans un puits creusé pour exploiter l’.argile
plastique, et nous avons reconnu la succession de couches suivantes :
i°. Agglomérat, compose de fragmens de silex empâtes dans une
terré argile-sablonneuse, d’autant plus rouge qu on s approche davantage
de la surface du sol.
g ne. Sable blanc eu gris q;u même,verdâtre,,selon les lieux où l’on
creuse, composé de grains de quarz assez gros, d un peu de rnica> le
tout foiblement agglutiné par U U peu d’argile. 3«. Argile plastique blanche, très-homogène, tres-tenace., avec
de grandes marbrures d’argile jaune de meme nature, Elle renferme
quelquefois «les fragmens de craie.
4.0. Silex eu fragmens et craie.
Çescouchesn’ont aucune régularité dans leur épaisseur. On trouve
dans la même plaine et dans des points peu distans ,1 un de 1 autre
l’argile tantôt à cinq mètres tantôt à vingt mètres et plus,. Le banc
d’argile varie lui-même d’épaisseur ; et ces différences, sont si subites
qu’il disparoît quelquefois presque entièrement dans les petites galeries
de deux >ou cinq mètres; que lès ouvriers percent au. fond de.s
puits. La coupe que nous donnons peut servir à expliquer comment
on peut concevoir l.a,disposition de ce terrain et 1 incertitude où est
constamment le tireur d’argile de trouver cette matipre au fond du
puitscqu’il creuse. 43