CHAPITRE Y.
S ur z / Ê l a s m o t h e r i u m , genre d’a n im a l fossile de
Sib é r ie , découvert e t d écrit p a r M. G o t h e l f
d e F i s c h e r .
M o n ancien auditeur et mon savant ami, M. G o th e lf de F isch e r ,
conseiller aulique de l’empereur de Russie et professeur à Moscou,
remarqua parmi les présens faits au cabinet de l’Université de cette
ville par la princesse Daschkaw, alors présidente de l’académie de
Pétersbourg, une portion de mâchoire ressemblante à celle du rhinocéros
fossile, mais qui offroit cependant des caractères particuliers.
Une étude attentive lui fit reconnoître quelle appartenoit à un animal
différent, et il la décrivit dans un programme françois , publié à
Moscou en 1808, et dans un Mémoire imprimé'en 1809, dans le
deuxième volume de ceux de la Société des Naturalistes de la même
ville, p- 255.
La disposition générale de cette mâchoire est bien à peu près
comme dans le rhinocéros fossile, et elle a de même en avant une
partie proéminente sans dents, mais qui paroît un peu moins longue ;
les branches à l’endroit où elles portent des dents, paroissent plus
convexes ; le bord inférieur est tout entier d’une courbure elliptique
presque uniforme, et ne fait pas en dessous une ligne droite, et
ensuite un angle sur lequel la branche montante s’éleveroit presque
perpendiculairement comme dans le rhinocéros. A utant qu’on en peut
juger aujourd’hui, l’apophyse coronoïde étoit aussi moins élevée, et
la branche montante se rendoit plus obliquement en arrière.' Selon
M. de Fischer, cette apophyse auroit même manqué tout-à-fait; mais
n’étoit-elle pas seulement tronquée ? La facette articulaire du con-
dyle est d’ailleurs transverse, un peu cylindrique , et un peu plus
large au côté externe, à peu près comme dans le rhinocéros.