contre pas dans ses marnes ces gros et nombreux cristaux de gypse
lenticulaire qu’on observe dans les marnes de la seconde masse.
Quelquefois les marnes du dessus manquent presque entièrement ;
quelquefois c’ est le gypse lui-même qui manque totalement ou qui
est réduit à un lit mince. Dans le dernier cas la formation est représentée
par les marnes vertes accompagnées de strontiane. Les formations
gypseuses du parc de Versailles, près de Saint-Cyr, celles
de Yïroflay sont dans le premier cas; celles de Meudon? de Yille-
d’Avray sont dans le second cas, .
Nous devons rappeler ici ce que l’un de nous a dit ailleurs (r),
c’eijtï que le terrain gypseux des environs de Paris ne peut se rapporter
exactement à aucune des formations décrites par M. Werner ou par
ses disciples. Cette formation n’est cependant pas aussi locale qu’on
pourroit le croire, et le rapprochement queM. Gillet de Lamuont
et l’un de nous avoient indiqué dès 1807 entre ce gypse et celui
d’Aix en Provence, est confirmé par les observations ultérieures (ioi4t
nous rapporterons les résultats principaux à la suite de la description
des terrains gypseux du bassin de Paris.
A r t i c l e V I I .
Des grès et sables marins supérieurs. . ,
Les roches siliceuses dont nous allons parler, et qui formenp uh
tiroisième dépôt de sably et de grès, ne diffèrent de la partie marine
de la formation gypseuse que par leur natqre minéralogique. Daps
la division géologique que nous, ,avons donnée au commencement
de ce traité, nous avions compris dans la même formation, cest-à-
dire dans la formation marine supérieure, les couches qui recouvrent
la masse gypseuse, à compter des marnes jaunes feuilletees, et par
{1) Brongniart, T r a i t é é lém e n ta i r e d e M in é r a lo g ie , t . I , p . 1 7 7 .
conséquent les grès qui sont l’objet de cet article; mais la nature des
roches est si différente, les coquilles marines cessent d’une manière
si tranchée après les huîtres des marnes, pour ne reparoître en place
qu’au-dessus de la grande masse de sable, que nous avons cru devoir
suivre, dans la description de cette couche, une séparation qui paroît
si* naturelle. Cette séparation est si fortement prononcée par l’absence
de tout corps organisé dans la grande masse sableuse, que
nous avons hésité pendant long-temps sur le terrain dans lequel
nous la placerions , et que nous en avions lait un article distinct
dans notre première édition. Mais de nouvelles réflexions, de nouvelles
observations, dues en grande partie à MM. Omalius d’Halloy
et Héricard-Ferrand, nous permettent de nous décider et de placer
cette masse de sable et de grès dans le terrain dont elle fait réellement
partie.
Le terrain de sable et grès, tant celui qui ne montre aucune coquille
en place que celui qui en renferme, fait partie intégrante de
la dernière formation marine; il n’est jamais recouvert que par la
formation du terrain d’eau douce supérieur et par les meulières qui
lui appartiennent.
Ce terrain est composé de sable siliceux et de grès, en bancs souvent
très-épais et très-étendus, mais ces bancs ont rarement leurs deux
surfaces parallèles; l’une et l’autre, et surtout la supérieure, offrent
souvent des saillies et des cavités très-irrégulières mais à contours
arrondis, qui ne se correspondant presque jamais, donnent à ces
bancs une épaisseur très-variable et très-inégale ; les dépressions supérieures
et inférieures étant souvent opposées., amincissent tellement
les bancs de grès dans certains points qu’elles les séparent en plusieurs
masses, ou au moins leur permettent de se séparer avec la
plus grande facilité lorsque le sable qui les supportoit a été entraîné
par les eaux. Alors ces portions de bancs rompus ont roulé sur les
flancs des collines qu’ils formoient, et les ont couverts de gros blocs
arrondis et comme entassés sur ces pentes. Telle est la disposition des
grès sur les pentes des coteaux dans la forêt de Fontainebleau, à
Palaiseau, etc.