perte du Rhône , offre avec lësf terrains de craie‘chlorilde du nord de la France
et du S. E. de l’Angleterre des analogies qu’on peut appeler complètes , puisque
les caractères d’association de roches, de minéraux et de'Superposition, s’accordent
avec ceux que donnent les corpa organisés fossiles pour établir cette analogie de
formation.
§ V. Formation de l’époque de la craie dans la chaîné du Buet. jj
Nous voici arrivés à un rapprochement qui paroît bien plus extraordinaire et que
je présenterais même encore avec hésitation (car ma manière de voir à ce sujet
date du voyage que j ’ai fait en Suisse, en 1817). Si mon opinion n’avoit été puissamment
confirmée par celle de M. Buckland, opinion que èè géologue a voit déjà,
lors de son passage à Paris à la fin de 1830, et qu’il vient de consigner dàhs le
numéro de juin 1821, des Annals of Philosopher.
Il part du sommet du Buet, dans là chaîne des Alpes de Savoie, un chaînon de
sommets qui semblent en dépendre et qui sont remarquables par leur couleur n oire,
par leur forme souvent à pic d’un côté et en pente plus ou moins rapide do l’autre ,
et par leur élévation très-considérable au-dessus de la mer, 'élévation qui atteint
jusqu’à a5oo mètres.
Les montagnes principales qui font partie descelles auxquelles on doit appliquer
ce que je vais dire, sont : la montagne de Varans , 1a dent dé Morale, la montagne
de Sales et le rocher des Fis dans la vallée de Servo»(r). C’est dé ce dernier dont’
je parlerai principalement parce que je l ’ai gravi . aussi loin que les neiges me l’ont
permis, on 181 - .
La montagne des F is , couronnée par le rocher de ce nom, coupée à pic du Côté
de Servoz dans une grande partie de Sa hauteur, et couverte des débris des
masses supérieures, est composée de lits nombreux qui, vers Servoz , paraissent
presque horizontaux, parce qu’ils s’inclinent du S. E. au N. O. Les roches qui
forment ces lits sont calcaires, schisteuses, entremêlées de sile^ cornés et de jaspe
schistoïde ; elles appartiennent, comme je Fai dit ailleurs (2), à la formation de
transition. On n’y trouve que fort rarement quelques coquilles, ce sont des ammonites
trës-déformés, ou même seulement des empreintes de ces coquilles ■’ mais
dans celles qu’on m’a montrées ou que j ’ai, trouvées on en voit encore'assez pour y
reconnoître une espèce différente des ammonites dont je vais parler plus loin ,'et
assez semblable au contraire à celle que j ’ai mentionnée à la page 22,4 dë mon
CO Je ne comprends pas dans cette énumération les diablerels vers l’est de Bcx , dont le
sommet me paroît appartenir à une formation différente et plus nouvelle , comme j’ai,essayé
de le prouver dans un Mémoire que j’imprime actuellement- •
(2) M é m o i r e sur le g i s e m e n t d es Ophiolites, etc. , d a n s les A p e n n i n s . (Annales des Mines,
»821.7 P* *T]')
Mémoire sur les,Ophiolites, et qui vient d’une montagne alpine (d e l’Oberhassli)
analogue par sa nature à la partie de transition de la montagne des Fis.
C’est vers le plus haut point de la crête de cette m ontagne, sur la pente roide
qui est au N. O. et qui descend vers les chalets de Sales, que se trouve une association
de coquilles tout-à-fait distincte de celles qu’on rencontre quelquefois dans
la masse même de cette montagne ou des autres montagnes analogues, autant du
moins que j ’ai pu en juger lorsque , placé avec M. Lainé sur la crête de cette montagne
, le guide me fit voir la couche presque toujours inaccessible d ’où se déta-
choient les coquilles qui étaient l’objet de mes recherches -, cette couche, superposée
à toutes les autres, est située vers le sommet sur le plan très-incliné qu’il présente
dans cette partie (voyezlacpupe pl. I I , B ). La roche qui enveloppe les coquilles est
un calcaire noir,compacte, même assez d u r, sublamellaire, et laissant surnager,
lors de sa dissolution dans l’acide nitrique., beaucoup d’une poudre noire charbonneuse
j ces caractères minéralogiques paroissent, comme on le voit, très-éloignés
de ceux que présente la craie j, ,1a position élevée est aussi fort différente de celle
qu’atteint ordinairement cette roche, et sans les coquilles qu’on y trouve, rien certainement
ne rappelleroit ici l’idée de la craie.
Ces coquilles.ne sont en général que des moules ou plutôt des reliefs moulés-
dans la cavité des coquilles dont le test a été presque toujours détruit. Ces reliefs
sont en outre très-déformés., fortement engagés l’un dans l’autre et collés l’un
contre l’autre. Cependant ils sont encore assez reconnoissàhles pour qu’on puisse
déterm iner avec certitude les genres, et les espèces compris dans la liste suivante :
Corps organisés Jo ssiles des couches supérieures e t non recouv
ertes, des rochers e t montagnes des F is , de S a les, etc.,
fa isa n t partie de la chaîne du B uet dans les A lp es de Savoie. {On sait que c’est la plupart des espuènce gs efnorses ildees caopqpuailrlteies ndnoenntt à la.craie.
ScçpJiitesoBliquus.— SQYf.—(pl. IV,fig, i 3). Dans la craie de JEtou,en,,
A m m o n i t e s vàrians. — Sow. ................... Dans la craie de Rouen..
- in fla tu s . — Sow... .........{ pe° e A i'llh S * ^ s®““ **•Jans celle Je
—• Deluçi. — A. Br. (pl.-VI, fig..>4)-•• • • Dans la craie de là Pferte du Rhône.
-r* clauatusé ri- Deluç. -rr*'(pl., "VI, fig. 14 ); ■:<; Goll. d e Deî>ücù)/ <:
—• Beitdpnti. — A. Br; (pl. VU , f i g . D a n s la craie de la Perte du Rhônè.
— Selliguinus. — A. Br. (pl. V II, fig. i ).
H a m i t e s vivgnlatus. — A . Br/ (pl. V I I , fig. 6).
— fu'nàtus. — A . Br . ('pl. V II, fig. jî <K>
Tilrrilités Bergeri. — A. Br. (pl: V II, fig. 4 ).
— ? Babeli. — A . Br. (pl. IX , fig. iG).
f Moule indéterminable , mais toüt-à-fait semr 1 hlable à celui qui a été nommé T7/-. ùurgiiïsK. "* Trochus.