Les anciens avoient donc, déjà sur ces animaux deè connoissanGes
qui ont long-temps manqué aux modernes.-■ ■ '
.lie premier que ceux-ci aient vu étoit de l’espèce miicomc. II
avoit été envoyé des Indes au roi de Portugal Em m anuel, en Pan
i $i 3. Ce roi en fit présent au pape ; mais-l’animal ayant eu dans là
traversée uh accès de fureur, fit périr le bâtiment qui-1e transportait;
On en envoya de Lisbonne un dessin au célèbre peintre et graveur
de Nuremberg , A lb ert Durer ,-qui en grava une figure que les
livres d histoire naturelle ont longtemps recopiée, f G esner, quadr.
p. 843 ; Aldrou. bisulc:, 884 ; Jonst. quadr. t. XX XVlUQKIle est
fort bonne pour le contour général; mais les rides et les tubercules
de la peau y sont exagérés y au point de faire croire que l'animal
est couvert d’écaüles ou plutôt de valves 'de coquilles.
On en conduisit um second en Angleterre, en i 685-y un troisième
fut montré dans presque toute l’Europe yen 1739; et un quatrième,
qui étoit femelle, en 1741. Celui de 1-789'fut décrit et figuré par
Pansons- (Transact. phil. X L I I , nv.idnSf), qui-mentionna âùssi
celui de 1741. Je crois qneice dernier est le même qui fut montré à
Paris en ry4g , peint par Oudri, dessiné ensuite par Edwards»en
1702 (1); enfin que c’est aussi lui qu’ A lbin us a fait-figurer dans les
planches^ et 8 de son histoire des muscles. II fut le sujet de la description
de Daubenton et des observations de M echel. -
Celui dont nous avons déerit l’ostéologie, n’ est par conséquent que
le cinquième. .
Il arriva fort jeune à Versailles en .1771. Buffon en parle dans ses
Supplémens, tome III, p. 287, et il mourut en 1798, âgé de a» k
26 ans.
Un sixième, très-jeune, destiné pour la ménagerie de l’empereur
d’Allemagne, est mort à Londres, peu après son arrivée dès Indes,
en 1800, et a été disséqué par M. Thomas, chirurgien, qui a publié
ses observations dans les Transactions philosophiques. Enfin nous en 1
(1) Edwards, Glean., pl. CCXXI.
avons vii un h Parisy ces dernières années, qni a passé en Allemagne.
Ces sept individus étoient à une seule cornelieux
individus décrits par des voyageurs, savoir, celui que Chardin
vit à Ispahan, et qui venoît d’Ethiopie, et celui dont Pison inséra
la figure dans Yhistoire naturelle des Indes, de B on tiu s, n’avoieut
éigalement qu’une corne.
1 Ainsi, dune part, le rhinocéros à deux cornes n’a jamais été
amené vivant en Europe, dans les temps modernes^et de l’autre,
les voyageurs ont été fort long-temps à en donner une description détaillée
On ne le eonnoissoit que pan ses cornes: seulement, que l’on
avoit dans plusieurs cabinets.
Aldrovande enavoit publié,-à la vérité, une figure reconnoissable,
quoique médiocre (Solid. p. 383 i), qui-lui avoit! été:cbmmuniquée
par Camerarius^ médecin de Nuremberg; mais cette figure, «ans
description ni détail, fort mal copiée par Jo n ston , lab. X I , fut en-
tièrementoubliée des autres naturalistes.
. Parsons (r)-chercha lè premier U établir que le rhinocéros uni-
corne est toujours d’Asie-, et 1e bicorne d’Afrique.
Quoique E la ccourt (2) ait vu de lointelui-ci dans la ba ied e Sal-
dagna; quoique K albe , Biôbering et d’autres aient toujours, considéré
les rhinocéros du Gap comme bicornes, 1© colonel Gordon fut le
premier qui décrivît exactement eette espèce en entier, fetsa description
fut insérée par A llam and dans les Supplémens de Buffori (3).
Sparmann en donna une autre dans les Mémoires de l’académie
de Suède pour 1778, et dans la relation de'son Voyage, traduction
française, tome II.
On sut alors qu’outre le nombre des cornes, le rhinocéros du Cap
diffère de celui des In d es, en ce que sa péau est'absolument privée
de ces plis extraordinaires qui’ distinguent cè dernier; mais ce fut 1 2 3
(1) Trans. pTiiî., t. X L I I , n. SiZ. '
(2) Flaccourt, Hist, de Madagascar, p. 378.
(3) Suppl, de l’éd. de Hollande, t. Y , p. 9 , et pl. Y ; et dans l’e'd. de Paris, t. Y I , p. 78 s
et planche VI.