l’autre, que par un peu plus de longueur proportionnelle dans l’adulte,
produit naturel du développement de deux molaires de plus ,
de chaque côté, à chaque mâchoire.
Tels sont les rhinocéros découverts jusqu’à ce jour, vivans et suffisamment
décrits ou observés.
Je sais que Bruce (i) a publié une figure d’un bicorne très-différent
de celui du Cap et de celui de Sumatra, qu’il prétend avoir vu
en Abyssinie\ mais , cette figure n’est qu’une copie de celle de Yuni-
corne donnée par B uffon ,'a laquelle Bruce ,a seulement ajouté une
çorne. S’est-il déterminé à cpmposer ainsi, cette image, parce qu’il
avoit vu en effet un être auquel elle ressembloit ? ou n’a-t-il commis
qu’un plagiat que rien ne peut faire.excuser? J’adopterois aisément
cette dernière supposition, puisque M. S a it (pi), auteur plus croyable
que B ru ce, assure que le rhinocéros d’ Abyssinie esx. bicorne et ressemble
à pelui du Cap, dont M. Barrotv a donné la figure. Mais en
supposant même que Bruce ait vu réellement l’animal qu’il représente,
ce ne seroit peut-être qu’un individu accidentellement bicorne
de l’espèce des In d es, ou à dents incisives. Il s’éloigneroit
moins encore de cette espèce, que le rhinocéros de Sumatra qui est
également bicorne.
Enfin M. B urchel (journ. de phys. août 1817) assure avoir observé
en Afrique , un rhinocéros bicorne qui deviendroit beaucoup
plus grand que l’ordinaire, et dont la lèvre supérieure ne sq terminerait
pas en pointe mobile, mais seroit courte et tronquée, ce qui l’engage
à donner à cet animal le, nom de rhinocéros simus. D’après la
table des mesures que ce voyageur joint à sa description, ce rhinocéros
simus. auroit aussi la tête bien plus longue à proportion du
corps, que le bicorne commun; car les corps de ces deux espèces.,se-
roient comme 11 à i 3, et les têtes comme i 3 à 31. Il est fort.à,4ésirer
que les naturalistes obtiennent une description plus complète de ce
rhinocéros, et surtout une bonne figure de sa tête osseuse.
Si cette espèce, qui a plus de vraisemblance que celle de B ru ce,
(1) Voyage aux sourdes dit N i l , pl. X X V .
(Û Voyage en Abyssinie, app., n”. n , trad. fr., I I , p. 33i .
vient à se confirmer, elle portera à cinq le nombre des rhinocéros
vivans. -
A r t i c l e III.
Comparaison ostéologique du Rhinocéros bicorne d u'C ap e t du
Rhinocéros uhicome de Java, avec l ’unicome des Indes.
Au moment où je disposoîs 'ce chapitre, j’ai eu le bonheur de re-
Cévbir du Cap un squelette complet de rhinocéros bicôrrie adulte,
préparé par l’infatigable M. Delalânde, èt fort peu dë jours après j’ai
reçu de Java celui du rhinocéros ünicôrne de cette île , recueilli dans
le's bois par M. Eiàrd, naturaliste âus’si rîighe d’fe’stimé par' Sés' con1-
noissànces que par le dévouement courageux , qui ï’ â pô'rté dans des
climats si lointains et si dangereux, uniquement1 pour fêndré sërvicè
à la science. ,Cés deux acquisitions précieuses âchèvént de fournir, à
toute cette histoire des rhinocéros'fossiW, l’appui le plus solide.
§ 1. D u Rhinocéros bicorne du Cap.
Son squelette est représenté pl. X V I ; sa tête pl. IV, fig. 6 et 7.
NouS venons de voir les principales différences de la têté. Un examen
minutieux y en découvre encore. '
I .A là face supérieure ;
1 °. lie contour horizontal des ôs du nez ést arrondi dans le bicorne,
pointu dans l’unicorne. Un sillon profond marque leur suture en
avant dans le premier.
2». L ’espacé entre les apophyses post-orbitaires est bombé dans le
bicorne, transvérsalemènt concave dans l’unicorne.
3°. Depuis cët'endroit jusqu’à la crête'occipitale, lé crâne du
bicorne paroît beaucoup plus long, parce que cette crête s’y dirige
obliquement en arrière et qu’éllé est verticale dans l’unicorne.
4°. Les fosses temporales se rapprochent moins dans le bicorne g
ce qui laisse la partie supérieure et tronquée de la crête occipitale
plus large.