augmentées par un rebord qui les entoure de chaque coté jusqu-a
leur pointe; elles se développent rarement dans la femelle , demeurent
toujours petites dans le mâle , y manquent même souvent a la
mâchoire inférieure, et s’y déforment promptement par la detrition.
Les dents màchelières supérieures de chevaux sont prismatiques
comme celles de boeuf et de buffle , et marquées de meme de quatre
croissans ; mais elles en ont de plus un cinquième au milieu du bord
interne. Cependant la première de toutes est petite et sa couronne
-est en simple rebord contourné ; elle tombe de bonne héure, et alors
il n’en reste plus que six en haut comme en bas.
Lés inférieures ont quatre croissans seulement dans le .cheval
comme dans le boeuf; mais au lieu d’être parallèles deux à deux ,
ces croissans sont alternatifs ,t le premier du bord interne correspon-
dant à l’intervalle des riaux du hord externe. Ges dents sont en outre
plus comprimées qu’à la mâchoire inférieure. La première grande
molaire , qui est la seconde en haut et la première en bas, est plus
longue que les autres, et pointue en avant, à cause d’un petit appendice
du premier croissant externe de sa couronne. La dernière molaire'
au contraire est pointue en arrière, parce que son second crois-
sant interne est plus petit que dans les autres.
Comme dans le boeuf et tous les ruminans , les croissans des
dents supérieures ont leur concavité tournée en dehors,et ceux des.
inférieures en dedans. _ ( H’ - I r?‘- i * 8 ; ' ,J- ji J
Au reste cette forme de couronne, tout en se rapprochant des
ruminans, ne s’éloigne pas autant'du'rhinocéros quoh pourrait le
croire ; elle peut aussi se réduire à une colline longitudinale externe
et à deux collines transversales, qui envoient chacune un crochet
en arriéré;
Des g ra n d e s màchelières , trois, sont de remplacement et ont
succédé-à des molaires de lait ; les trois autres sont des arnere-
molaires.. • : ; ; l ü a . u n v J J i '
Les molaires de lait ne diffèrent de celles qui leur succèdent que
parce qu’elles sont plus comprimées.
La première et la seconde arrière-molaires sortent avant que les
dents de lait soient tombées , en sorte qu’elles sont usées avant les
dents de remplacement ; et même la troisième de remplacement
ne se montre guère qu’én même temps que la troisième arrière-
molaire. . ,
Au moyen de ces remarques , sur lesquelles on trouvera au surplus
une instruction plus ample dans les excellens mémoires de feu
M. Tenon, il sera aisé de reconnoître les dents fossiles du cheval,
dans quelque état et à quelque âge quelles aient été enterrées.
Pour en faciliter l’intelligence nous avons fait représenter (,pl. II,
fig. i et 2 ) les deux mâchoires du poulain, n’ayant que ses molaires
de lait ; et fig. 3 et 4 celles de l’adulte, ayant déjà toutes ses molaires
de remplacement et ses arrière-molaires. On y voit que la derniere
de remplacement qui vient de poindre est encore toute fraîche,
tandis que les deux arrière-molaires suivantes sont déjà usees.
L ’omoplate du cheval (pl. III, fig. i et 2) est en triangleisocèle,
comme celle des ruminans , son bord spinal faisant de même à peu
près moitié de sa longueur ; mais elle a son épine plus élevée au tiers
supérieur (a) , et s’abaissant de là jusqu’à l’endroit de l’acromion (b).
Cette forme de l’épine rapproché le cheval du rhinocéros , du tapir
et du cochon. Dans les. ruminans , i] y a bien aussi une élévation au
tiers supérieur; mais c’est à l’extrémité inférieure à l’endroit de l’a-
cromion que l’épine est le plus saillante. Le tubercule coracoïde (c)
est aussi bien plus élevé et plus crochu que celui du boeuf. La
face articulaire (d) est plus large que haute ; dans le boeuf c est le
contraire.
Dans l’humérus du boeuf, la grande tubérosité s’élève beaucoup
au-dessus du reste de la tête supérieure , et il n’y a qu’une rainure
pour le biceps ; dans le cheval ( fig. '3— 6) , cette tubérosité (a) lie
S’élève pas plus que les autres, et il y a deux rainures différentes
(ô et c) en avant. La tête supérieure (fig. 6) est plus large transversalement
que d’avant en arrière ; c’ est le contraire- dans le
boeuf.
Le chameau et d’autres ruminans ressemblent plus au cheval qu’au
boeuf par cette tête supérieure.
T. II. ■