La craie de Champagne commence près de Sésanne, aux marais
de Saint-Gond, où elle est encore recouverte d’argile. A Lanoue
et à Changuion, elle paroît immédiatement au-dessous d’un tuf calcaire
(i).
Tout le coteau de Marigny, en face de Compiègne, et depuis
Clairoy au N. E. (a) jusqu’à RiveCourt au S. O ., est de craie. Cette
craie renferme peu de silex.
La craie ne paroît pas à nu sur la rive gauche de l’Oise, mais elle y
est à très-peu de profondeur; le sable calcaire qui se trouve sous
tous les bancs de pierre calcaire en est l’indice certain. On sait d’ailleurs
que tous les puits de Compiègne sont creusés dans la craie.
Nous avons retrouvé la craie près de Beaumont-sur-Oise, de
Chambly, àGisors et à la côte de la Houssoye, sur la route de Beauvais
à Gisors. On monte près de ce lieu sur un plateau qui présente la
craie presque à nu dans une grande étendue, depuis Puiseux au N.O.
jusqu’à Belle-Eglise au S. E. Ce plateau se prolonge ainsi jusqu’à Gi-
sors. Toutes les collines qui entourent cette ville font voir la craie dans
leurs escarpemens, et nous l’avons reconnue, soit par nous-mêmes,
soit par des personnes dont les rapports méritent toute confiance, le
long des bords de l’Epte jusqu’à Saint-Clair. La craie qui est au N .E.
de Gisors étant très-relevée forme Un plateau qui n’est recouvert que
par de la terre végétale d’un rouge de rouille, et mêlée de silex. Celle
qui est au S. O. et au S. de cette ville étant moins relevée est revêtue
d’argile plastique et de bancs de calcaire grossier.
La craie se montre encore à l’ouestet an N. O. de Beauvais, au-delà
de Saint-Paul ; elle se prolonge sans aucun doute du côté de Savei-
gnies, comme le prouvent les silex épars dans les champs ; mais elle 1 2
(1) L e s te r r a in s d e c r a ie in d iq u é s à l ’ e s t d e F îm e s , d ’É p e r n a y e t d e S é s a n n e , » v o ien t
d 'a b o r d é té p la c e s d ’ a p r e s l e s M ém o ir e s d e G ü e lt â r d ; i ls o n t , d ep u is n o t r e p r em iè r e é d i t io n ,
é té r e c o n n u s s o it p a r n o u s , so it p a r p lu s ie u r s d e s g é o lo g u e s q u i o n t é tu d ié e t f a i t c o n n o î t r e
le sol d e l a F r a n c e d ’a p r è s le s m êm e s p r in c ip e s . N o u s d e v o n s m e t t r e à l e u r tê te M . O m a liu s
d e H a l l o y , q u i a p u b lié d e si e x c e lle n te s o b s e r v a t io n s s u r c e t t e p a r t ie d e la g é o g n o s ie d e l a
F r a n c e .- C e s Terrains so n t h o r s d e n o t r e c a r te .
(2) H o r s d e l a c a r t e .
est cachée par les couches épaisses d’argile plastique, tautôt presque
pure, tantôt mêlée de sable, qu’.on trouve abondamment dans ces
cantons, et qu’on exploite depuis long-temps aux environs de Saint-
Paul , du Bequet, de l’Héraulle (i), etc., pour la fabrication des grès
de Saveignies et autres lieux.
Nous avons donné Mantes comme l’extrémité occidentale de la
ceinture de craie qui entoure Paris au nord de la Seine. En effet,
presque tous-les;escarpemens des; collines qui, entourent .cette ville
sur l’une et l’autre rives, présentent la craie surmontée souvent de
■ calcaire grossier, comme on le v e r ra i l’article de cette formation.
Nous n’énumérerons pas les points où la craie se présente, la carte le
fait voir suffisamment (21). On remarque que cette disposition se continue
ainsi-jusqu à la R.oche-Guy on.;
A la Boebe-Guyon la, craie est à nu, et elle.se continue presque
toujours ainsi jiisqu’à Rouen. C’est ici que nous la quittons , parce
que nous regardons ce point comme le bord du bassin de Paris,
puisqu’au-delà on ne trouve plus les gypses qui se. sont déposés
dans ce bassin particulier.
La ceinture de craie du midi de la Seine, pur les raisons exposées
dans notre premier article, est beaucoup moins distincte, et laisse
de grandes lacunes, Nous allons cependant essayer de la suivre en
allant de l’ouest à l’est.
On la retrouve sur la rive gauche de la Seine en face de Mantes,
dans la vallée où est plaeé Mantes-la-Ville ; on peut la suivre jusqu’à
Vers ; mais elle ne tarde pas à disparoître sous le calcaire siliceux
qui se montre dans ce lieu et ne se remontre plus qu à Hou-
dan. On la voit à nu à la sortie de cette ville du côté de.Dreux (3).
Tous les coteaux élevés qui entourent cette dernière ville, offrent
sur leur flanc la craie entrecoupée de bancs interrompus de silex.
Tout le plateau compris entre Dreux et Houdan est de craie. La * 2 3
( t ) P lu s lo in , a u N . O . d e S a v e ig n ie s ; c ’e s t h o r s d e s lim i te s d e n o t r e c a r te .
(2) N o u s te n o n s d e M . d e R o is s y le s r en se ig n em e n s su r M a n te s .
(3) C e s l ie u x son t h o r s d e s l im i te s d e n o t r e c a r te . 39