dansla suite de nos recherches. Il doit en résulter pour les arts et pour
la géologie, des conséquences d’autant plus intéressantes, qu’elles
sont plus sûres.
Le moyen que nous avons employé pour reconnoître au milieu
d’un si grand nombre de lits calcaires, un lit déjà ohservé dans un
canton très-éloigné, est pris de la nature des fossiles renfermés dans
chaque couche : ces fossiles sont toujours généralement les mêmes
dans les couches correspondantes, et présentent, d’un système de
couche à un autre système, des différences d’espèces assez notables.
C’est un signe de reconnoissance qui jusqu’à présent ne nous a pas
trompés. Depuis près de quinze ans que nous avons commencé ces
observations qui ont été l’objet de l’étude, de l’examen et même
de la discussion d’un grand nombre de géologistes, on n’a reconnu
aucun fait positif qui infirme cette règle. -
Il ne faut pas croire cependant que la différence d’une couche à
l’autre soit aussi tranchée que celle de la craie au calcaire grossier. S’il en
étoit ainsi, on auroit autant de formations particulièresmais les fossiles
caractéristiques d’une couche deviennent moins nombreux dans
la couche supérieure, et disparoissent tout-à-fait dans les autres.^ ou
sont remplacés peu à peu par de nouveaux fossiles qui n’avoient point
encore paru.
Nous allons indiquer, en suivant cette marche, les principaux systèmes
de couches qu’on peut observer dans le calcaire grossier., On
trouvera dans les chapitres suivans, la description com p lè te lit par
lit, des nombreuses carrières que nous avons examinées, et l’énumération
des espèces de fossiles que nous y avons reconnues; c’est
de ces observations que nous avons tiré les résultats que nous présentons
ici d’une manière générale.
Les premières couches et les plus inférieures de la formation
calcaire sont le mieux caractérisées : elles sont très-sablonneuses et
souvent même plus sablonneuses que calcaires. Quand elles sont
solides, elles se décomposent à l’air et tombent en poussière : aussi
la pierre qu’elles donnent n’est-elle susceptible d’être employée que
dans quelques circonstances particulières.
Le calcaire coquillier qui la compose et même le sable qui la remplace
quelquefois , renferment presque toujours de la terre verte en
poudre ou en grain. Cette terre, d’après les essais que nous avions
faits, nous avoit paru analogue par sa composition à la chlorite bal-
dogéé ôu terre de Vérone, et devoir sa couleur au fer.
Les analyses suivantes que M. Berthier a faites de la terre de
Vérone et des grains verts qui se trouventdaüs les couches inférieures
du calcaire grossier, nous mettent à même d’apprécier exactement
On voit que cette terre verte est en général un silicate de fer , et
il est probable que si on 'pouvoit l’obtenir plus pure elle offriroit
entre sa composition et celie^de la terre de Vérone une analogie
plus domplette.
Ce fersilicaté verdâtre, terreux et granuleux, ne se trouve que dans
les couches inférieures : on n’en voit ni dans la craie blanche ou supérieure,
ni dans l’argile, ni dans les couches calcaires moyennes ou
supérieures, et on peut regarder sa présence comme l’indice sur du
voisinage de l’ârgile plastique, et par conséquent de la craie. Mais
Ce qui caractérise encore plus particulièrement ce système de couche,
d’est la quantité prodigieuse de coquilles fossiles qu’il renferme ; la
plupart dé ces coquilles s’éloignent beaucoup plus des espèces actuellement
vivantes, que celles des couches supérieures.
C’est dans cette même couche qu’on trouve des camérines ou