En allant plus an sud on retrouve encore le terrain de içraie< dans des lieux ou
jusqu à présent on ne l’avoit ni reconnu, ni même indiqué. Je ne doute plus que l’on
ne doive rapporter à cette formation les terrains de calcaire gris, dur ,, sableux,
micacé, qui forment le fond du sol auxienvirons de Bayonne, et notamment la
côte et les rochers de Biaritz.'Gest en 1808 que j ’ai pris.- cette idée sur l’époque de
formation de cette roche.. L ’examen ultérieur que. .j’ai fait des'çirconstances qui
1 accompagnent, de sa ressemblance avec certaines variétés d’une des craies tufau,. et
le spatangus qui vient des environs de Bayonne, et dont je, donne la figure pl. V,
fig. 6 , sous le nom de spatangus omatus queM. Defrance lui a assigné, me. confirment
pleinement dans l’opinion qu’on doit rapporter ce terrain à la craie- tufau;
Cette roche se présente comme une masse continue , dans laquelle on ne peut réeon-
noître de stratification distincte qu’au moyen des différences de solidité,des partiesqu*
la composent * on y remarque, en effet, des zones alternatives d’un calcaire grisâtre,
argiloïde ou sableux d’une désaggrégation facile et d’un calcaire dur, comme
divisé en une suite de nodules irréguliers plus ou moins .renflés, qui restent en
saillie sur les escarpemens à la manière des . bancs de silex de la craie blanche. .
Cette masse renferme un grandnombre de débris de coquilles fossiles qu’il ne m’a
pas été possible de déterminer, mais dans lesquels j ’ai reconnu des échinites. dont
le spatangus omatus fait probablement partie. Je n’y ai vu aucune ammonite-
§ H. Craie d’Angleterre'.'■
Nous ne citerons pas les lieux nombreux oii cette roche se montre avec tous les:
caractères tirés de sa couleur, de sa texture , de sa disposition en grand, des corps^
organisés fossiles qui lui sont propres , caractères que nous avons exposés1 en'
traitant de la craie du bassin de Paris.
Les géologues anglais MM. Bückland ,.G‘rëenough , Smith, Webster,W. Phillips,
Parkinson, Mantëll r etc. ,, ont très-bièn décritfce terrain et l’ont fait connoître
par les moyens les plus clairs et les plus certains, C’êst-à-diré, par de bonnes-
cartes, par des coupes et par une énumération précise des roches qui le constituent,
des minéraux qu’il rénferme et des corps"'organisés qui y sont enfouis ; ils
nous.Ont appris que dans l ’Angle terre proprement dite là craie formeen tout ou en
grande partie les, comtés de Norfolk, d’Herdfort, de W ilt , dé Dorset ; qu’elle
fornie éialèment la plus grande partie du Hampshire , dans lequel se trouve Tîlë-
-u. p e^e Montrée complètement analogue au terrain de Paris et si bièn
décrite par M. Webster ; le comté de Suisex où se remarquent les côtes escarpées'
de Beachy-Head et de Brighton , dont M. Mautell publie une description aussi’ '
détaillée qu’intéressante ; celui de Surrey et celui de Kent, dans lequel se trouvent
Gravesend,. Folkstone, Douvres, l’île de Thanet, tous lieux célèbres dans- 1 histoire de la craie ; enfin que les deux rives de la rivière d’Humber., vers son»
embouchure, appartiennent à la craie chlorilée-
Cet aperçu rapide suffit pour nous faire voir que la craie entoure le bassin de
Londres, composée du terrain meuble, etd e ceux de sédiment supérieur, comme
elle entoure le bassin de Paris , composé des mêmes terrains, mais plus solides.
Nous apprenons aussi par les travaux des géologues anglais, que la craie blanche
à silex pyromaques est superposée en Angleterre comme en France à la craie tufau
et à-la craie chloritée qu’ils appellent souvent sable vert (green-sand), parce qu’elle
paroît contenir généralement beaucoup plus de sable que la nôtre, que cette
craie blanche est quelquefois séparée de la craie tufau par un ht de marne
argileuse qui renferme des corps fossiles un peu différens de ceux de ces craies., que
ces diverses sortes de craie présentent d’ailleurs , non-seulement la meme association
de. genres-dans leurs coquilles, non-seulement des especes très-voisines
des nôtres , mais un grand nombre d’espèces qui sont absolument les memes.
Il suffit de-comparer les énumérations et les figures données par MM. Sowerby,
Parkinson, Webster, Mantell, etc. , quelqu’incomplètes qu’elles soient.encore,
pour être convaincu de ces analogies et pour voir que non-seulement le terrain
de craie .tout entier correspond à l’ensemble de nos trois variétés par les corps 01 gan
s é s qu’il contient., mais que chacune de ces variétés renferme , en Angletene
comme en France , des espèces de coquilles et des associations d espèces analogues
.: ainsi la craie blanche de Gravesend, de Brighton, etc., contient des coquilles,
des coraux ,• des échinites semblables à ceux de la craie blanche de Meudon, de
Dieppe, etc. ; la craie chloritée{green sand) de Folkstone, contient des coquilles et
d’autres corps marins qui sont souvent de la même espèce que ceux qu on observe ,
dans la craie chloritée de Rouen , du Havre , de. Honfleur, etc.
Nous ne disons pas que dans les deux pays, les trois sortes de craie soient et^
parfaitement différentes l’une de l’autre, et parfaitement semblables lorsqu’on les
compare sorte à sorte, pays à pays, mais seulement que la somme des différences
et des ressemblances est à peu près la même dans les. deux pays entre ces trois
variétés de roche de la même formation. Il résulte de cette considération, qui est
l ’application d’une des généralités les plus importantes de la géognosie, qu’ou ne
peut caractériser ni la craie, ni aucune de ses divisions par un caractère unique
.tiré soit de sa nature minéralogique , soit de sa structure en giand , soit meme
des.corps organisés qu’elle renferme, mais qu’il faut toujours avoir recours à un
.ensemble de caractères. Les-personnes qui ont réfléchi sur les classifications naturelles ont observé et
ont fait remarquer qu’on étoit obligé d’en agir ainsi lorsqu’on vouloit rapprocher,
dans des groupes naturels, les corps qui se ressemblent par les propriétés les plus
nombreuses et les plus importantes.