L argile plastique se voit encore au sud d’Houdan, dans la vallée
où se trouve le village de Condé. G’est au-dessous du Sol même
d’atterrissement, qui constitue le fond de la vallée, que se montre
1 argile; elle est grise; ses premières couches renferment souvent des
cristaux de sélénite , circonstance qui se présente souvent dans les
bancs de cette argile»
Tout auprès de Paris, au sud de cette ville, le terrain de calcaire
grossier s’amincissant en descendant vers la vallée de la Seinê, a
permis de reconnoitre la présence de l’argile plastiqué qui lui est
inferieure et de l'exploiter au moyen de puits peu profonds qu’on
cherche à creuser, pour éviter des frais d’extractiom/'au fond des
carrières dans lesquelles on exploite la pierre à «bâtir. De semblables
puits, percés dans les carrières de la vallée de Bièvres près
Gentilly e t Arcueil, au bas de la plaine de Montrouge] au sud et
au sud-est desvillagesde Vaugirard et d’Issy, ont appris que le banc
d argile se soutenoit avec assez de constance et même de régularité
dans toute cette étendue; on ne l’a pas traversé «complètement,
par conséquent on ne peut admettre la craie au-dessôus de cette
argile que par analogie; mais en allant jusqu’au point où la craie
forme le promontoire -de Meudon, on voit distinctement l'argile
plastique en couche inégale et peu puissante recouvrir cette roche.
L argile plastique de ce canton estassez rarement accompagnéfe de
ausse glaise; on n’y connoissoit point d’autre indication de lighîte
que des veines et enduits noirâtres et charbonneux que nous avions
remarqués dans les parties superficielles ded’argile plastique trouvée
en creusant un puits au lieu dit la Ferm e de V É c r ie nÆ t r ir r à
1 entrée orientale de Vaugirard, jusqu’au moment où M. Prévost en
a reconnu des indices certains dans le fond d’un puits de la plaine de
Montrouge au pied de Bagneux. -
Cette argile est brunâtre, bleuâtre, marbrée de jaune d’ocre et
surtout de rouge; elle contient souvent une grande quantité de pyrites
qui en altèrent la qualité, et qui la rendent peu propre à la
fabrication des poteries destinées à éprouver l’action d’un feu violent.
Cependant, en la choisissant exempte de ces corps étrangers et en là
mêlant avec du ciment de la même argile, c’est-à-dire aVec une poudre
grossière résultant de'la trituration de cette argile cuite, on peut en
faire des briques très-bonnes et en état de résister au feu.
Nous avons parlé de l’argile plastique précédée des fausses glaises
ou glaises mêlées de sables , de coquilles et d’indices de lignites, ét
même de résine fossile que nous avons reconnue au fond des grands
puits creusés à Marly ; nous avons parlé de l’argile plastique d’Au-
teuil renfermant les mêmes matières; mais depuis ce que nous
avons dit sur ce lieu à la page 259, M. Bequerel a fait des observations
nouvelles, qui font; connoitre des circonstances propres à
établir F analogie la plus complète entre ce gisement et ceux que nous
avons indiqués ailleurs,»-
Il y a reconnu l’argile marneuse'brune, avec quelques empreintes
de végétaux charbonneux, des morceaux de lignite et des nodules;
de la grosseur d’une amande et beaucoup au-delà, de succin très-bien
caractérisé,,tantôt jaune opaque, tantôt jaune transparent, avec une
écorce d’un rouge de rubis,,Celui-ci se trouve dans l’argile plastique
rouge. Ce succin a présenté à M. Bequerelle phénomène de la double
réfraction d’une manière très-sensible. 11 se présente quelquefois en
couches minces dans le lignite.vers l’écorce, circonstance qui a déjà
été remarquée par M. Schweigger dans le succin de Pologne»
M. Bequerel a reconnu dans ce même gisement la chaux phosphatée
terreuse en nodules brunâtres, disséminés dans l’argile comme
le succin, et accompagnés, de fer phosphaté en très-petits cristaux.
On rencontre vers la surface de cette couche d’argile des masses de
la grosseur de la tête, et souvent aussi beaucoup plus petites, d’un
c ilcaire presque compacte ou composées de petits nodules compactes
comme agrégés ensemble par concrétion. Ces masses de calcaire
ont leurs arêtes émoussées, leurs angles, tant saillans que ren-
trans, arrondis comme si elles avoient été plongées dans un liquide
dissolvant. Elles montrent la plus grande analogie avec celles que
nous avons trouvées à Bougival près Marly dans une position géologique
analogue, et dont nous avons fait mention à la page 312, renfermant
comme elles, dans leurs cavités, des cristaux de strontiane