5°. Les arcades zygomatiques s’écartent moins en arrière, tandis
que dans l’unicorne elles forment un angle saillant, ce qui, joint à la
différence des os du nez, fait que le contour général horizontal de
l’unicorne est triangulaire, et celui du bicorne oblong.
II. Au profil, les principales différences tiennent :
i°. A la forme des os incisifs, qui dans l’unicorne avancent autant
que ceux du nez, et ont en dessus une apophyse particulière ; dans le
bicorne se réduisent chacun à une petite pièce oblongue.
a°. A la convexité de l’espace surorbitaire du bicorne, déjà mentionnée
à la face supérieure.
3°. A l’élévation de la crête occipitale de l’unicorne et à sa positi on
couchée dans le bicorne, d’où il résulte qu’à distance égale entre les
condyles occipitaux et le museau, l’unicorne a le dessus du crâne
beaucoup moins long que le bicorne.
I II . A la face inférieure, outre les différences qui résultent de
la forme des arcades et de la direction de la crête occipitale, et celle
que produit sur le devant du palais la différence des os incisifs, on
observe :
i°. Que la série des molaires est plus longue dans le bicorne, et
qu’elle converge en avant avec celle de l’autre côté; dans l ’unicorne
elles sont parallèles.
2°. Que l’échancrure palatine est pointue en avant dans le bicorne,
arrondie dans l’unicorne. Dans l’un et dans l’autre elle avance jusqu’à
la pénultième molaire.
3°. Que la région basilaire est plus longue dans le bicorne, en
sorte qu’on y retrouve en arrière ce que l’on avoit perdu en avant
pour la longueur.
IY . La face postérieure, demi-elliptique et plus haute que large
dans l’unicorne, est quadrangulaire et un peu plus large que haute
dans le bicorne.
Le trou occipital y est aussi plus large que haut, tandis que dans
l’unicorne il a les proportions contraires.
Les principales différences des mâchoires inférieures sont, outre
la longueur de la partie qui précède les molaires, qui est beaucoup
moindre dans le bicorne que dans l’unicorne, i°. que la série des
molaires est plus longue dans le bicorne; 2°. que les branches montantes
y sont beaucoup moins hautes ; 3°. que les apophyses coronoïdes
y sont beaucoup moins longues, moins aiguès et moins dirigées en
avant; 4°- que les branches dentaires y sont beaucoup plus bombées
en dehors.
Les molaires supérieures du rhinocéros bicorne adulte (pi. X V III,
% ')> Prises chacune séparément, sont plus grandes que celles des
deux unicornes, et on peut les en distinguer parce que leur bord postérieur
étant moins élevé, l’échancrure de ce bord ne se change pas en
une fossette, comme dans les deux espèces unicornes, mais demeure
une véritable échancrure, du moins jusqu’à ce que la dent soit usée à
la hauteurdu collet. Déplus, le crochetdela colline postérieure reste
distinct de la colline antérieure plus tard que dans,!’unicorne en
sorte qu’on ne voit, du moins dans les individus que j’ai observés,
aucunes de ces fossettes cernées qui se montrent à un certain âge aux
molaires supérieures de l’unicorne.
Cependant cette remarque ne s’applique pas aux dents de lait du
bicorne, que j’ai observées dans notre jeune tète du Cap, et que l’on
voit, pi. II, fig. i , B, C , D et E. On y voit distinctement la fossette
détachée du vallon antérieur, et à la seconde D , on aperçoit que
l’échancrure postérieure commence à se cerner.
Ces quatre dents ont aussi ce caractère d’être toutes plus longues
que larges. Elles nous donnent l’indication que , dans les autres rhinocéros
dont nous n’avons pas vu les dents de lait, les proportions
seront probablement les mêmes-; aussi bien que la plus grande complication,
qui est d’ailleurs, comme nous l’avons déjà dit, une règle
assez generale pour les herbivores, et peut-être pour tous les animaux.
Nous donnons, pl. XV III, fig. 3, un germe de cinquième molaire,
c est-à-dire de première arrière-molaire, extrait de cette jeune tète de
bicorne, et la même qui se trouve marquée A , pl. II, fig. i , afin que
1 on puisse voir les collines et leurs crochets dans leur état d’intégrité.
C’est précisément ce germe qui deviendraladent C,de la fig.qpl.XVIII.
L ’omoplate du bicorne est plus large dans le haut, parce que son