3iô D E S C R I P T I O N G É O L O G 1QITE
SU R Q U E L Q U E S T E R R A IN S D E C R A IE
H O R S DU B A S S IN D E P A R IS .
PAR M. BR0NG1VIART-
§ I. Craie de France'.
En. s’éloignant du bassin de Paris la craie, ou disparoît entièrement, et les terrains
qui lui sont inférieurs et qui en sont réellement différons, non-seulement par leur
nature minéralogique mais par l’époque de leur formation ,'se montrent à la surface
du sol, ou bien la craie blanche disparoît seule, et ses ïassises> inférieures-, composées
des variétés que nous avons désignées sous les noms de craie chloritéej tufau<et de craie deviennent superficielles en conservant encore plusieurs des caractères
minéralogiques de cette roche, ou bien enfin elle les perd; .entièrement., et ne
conservant plus que les caractères géognostiques tirésodie .sa> structure et- des .corps
organiques ou minéraux qu’elle renferme, elle se confond, avenues roches calcaires
qui l’ont précédée immédiatement, et devient alors- trèsrdifficile, à distinguer^.
Malgré ces différences et cès difficultés, je vais .essayer .de rapporter, à l’urte des
trois sortes de craie que nous venons d’indiquer les terrains, sur , lesquels j ’ai assez
de renseignemens pour tenter ces- rapprochemenSt. .c
Les terrains de craie blanchebien reconnus pour appartenir à la même formation
que ceux de Bougival et de Meudon, semblent entourer Je bassin de. calcaire
grossier d’une zone assez large non interrompue à l’est, au nord et à l’ouest, mais
dont la partie la plus méridionale, si tuée entre GhartreS' et , Nemoitrs.,, est cachée
sous le terrain de. sable et de caleaire d’eau douce qui fait suite au terrain de Paris.
La carte dressée par M. Omalius d’Halloy -, e t publiée dansJë‘ volume de.:i8i5 des
Annales des Mines , fait voir très-clairement l’étendue>_et les limites du terrain de
craie blanche le plus voisin de Paris. Mais comme la .craie ancienne, renfermant
lreist éveafriétés minéralogiques que nous avons nommées iCWié tufa u et craie chlo^ se lie avec la craie nouvelle-par des nuances insensibles,i on doit désigner
en France » comme appartenant en tout ou en partie ,à la formation- des différentes
craies, les départemens et les contrées suivantes,.en commençant par le, nord et
allant de l’ouest à l’esta
On remarque d’abord une large zone qui » partant des environs de Valenciennes,.
comprend une partie des départemens du Nord et du Pas-de-Calais, le département
de la Somme, une grande partie de celui de l’Oise , ceux de l’Eure et de la-
Seine-Inférieure tout entiers,. et les parties orientales de ceux du Calvados et de
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l’Orney ic^st-k-diTe, les environs des“viHes d’H onfleur, de P o u t^ ’Évêqtre , ~de
Lisieux et de l’Aigle.
La craie blanche4, tantôt seule}, tantôt aècÇmpagnése.par; la craie.tufau, ou même
remplacée par e lle , s’y présente avec tous ses caractères minéralogiques de coule
u r , de texture et de structure en grand. Elle y rehfèrmè dés silex noirs, et si
on y avoit cherché avec plus de soin les débris de corps organisés qu’elle contient ,
il n’y a pas de doute qu’on n’eût trouvé' dans tousces lieux une grande partie de
ceux qui la'caractérisent, puisique nous pouvons déjà citer presque partout des bélemnites et le spatangus coranguinum. Le mytiloïdes labiatus, autre coquille
propre à la craie, se montre au Mesnil, commune d o St. - Saulis, près l ’A ig le , département
de l’O rne, et à Auvermesnil, vallée de Saint-Germain; elle e s t, dans
ce dernier endroit, accompagnée d’ammonites au milieu d’un lit de marne argileuse
qui appartient à la craie inférieure.
En allant vers le sud ouest on suit là craie presque , sans interruption dans-
les parties occidentales*du département d’Eure et Loire et dans celui de Loir et
Cher aüx environs de Vendôme et de Blois. Dans celui du Loiret j’ai reconnu
près de Salbtis au-dessous du terrain de transport qui forme la plaine dé la Sologne
, le silëx pyromaque blond et 1 e‘spatangus coranguinum qui caractérisent*
si constammènt Cêtte formation. Plus à l’ouest dans le départeiüent d’Indre etLoire,
là Crarè se Tfetroüve au-dessous d ë sd éb ris de- calcaire grossier • qu’on nomme l e falurï de Toürâiné, et cette craie inférieure qui reçoit dans -ce* pays-ci le nom
d é * ë s t ’caractérisée aux environs de T o u r s à Luceau prés d’Amboi-se, e tc .,
pâr le catillus 'Cuoiëri- et‘par les1 podop'sis truneata et striata..
Vers le sud on la suit encore dans le département de l’Indre, dans lesrenvirons
d’Ar^ériton et du Blanc y j ’ai de ce dernier lieu des silex pyromaques.'et co rnée ,
le spâtarûgus 'èdrànguinumlé mytiloïdes labiatus et la; petite espèce ou variété dur gjypMâ Côlûmba qui appartient plus particulièrement à la craie tufau (r). ' ;
Les tetrains de craië n ésè prolorigent pas davantage-au midi , ils sont interrompus
et comme coupés par dés të'rràins plus anciens ; mais si On continue à réunir rhis-
toire de la craie ancienne' à celle'de la1 craie blanche , on petit les suivré presque!
sahs interruption, èn 'allant d’abord vers l’est et ensuite-en remontant vers-le nord y
pour aller rejoindre le département du Nord dont on est-parti. On retrouve dans
la pàrtié méridiofialë du département de l’Vonne près de Nemours, de Sens et de
Joigny, là craie blanchë'parfaitement caractérisée par la forme de ses collines, parleurs
escàrpeniens eii falaise, par ses silex , par ses coquilles et notamment par le spatangus coranguinum et le ;mytiloïdes' labiatus qui se trouvant bien évidemment
ici, comme à Rouen dans la craie blanche, lient cette craie avec la craie tufau L
On entre ensuite dans les départemens-de l’Aube et de la Marne, qui dépendent
(ij Je t ie n s d e M . C o q u e b e r t d e M o n tb r e t la p lu p a r t d é c è s é ch a n t i llo n s e t lé s renseigné^
méffl q u i lé'S re'xldeht instructifs.: