» adhuc supersunt, ab unà ad 3 lineas lo n g i, satis rigidi sordide
» cinereo pallescentes ,• totumquepedern iisdemfasciculatim nas-
» centibus deorsumque prostratis obsitum fu isse , e relictis detri-
» torum reliquiis apparet. Tantam vero pfLqrum eopiam, quan-
» tam in hoc pede dtqiie m ciescripto capite adfiùsse apparet,
y> in rhinocerotibus quos in Europam advectos nostra vidit cetas,
» nunquàm si benè memini observata fu it. »
De ce fait, M. Pallas conclut déjà que cet animal pouvoitêtre d’un
çlimatmoins chaud que les rhinocéros de nos jours: et aujourd’hui la
laine et les longs poils dont étoit recouvert l’éléphant fossile, viennent à
l appui de cette conclusion, Ces deux grands faits concourent également
à prouver qu’à l’époque antérieure à la dernière révolution du
globe, les contrées froides qui entourent-le p o le , avoient aussi de
grands quadrupèdes, de. l’ordre des pachydermes, comme elles ont
aujourd’hui dans l’ordre des ruminans, le boeuf musqué,de bison,
l ’élan, le cerf du Canada.et le renne ; dans l’ordre des>carnassiers*,'
l’onrs blanc , le morse et tant de grands phoques , etc.
Il n’a tenu qu’à quelques paysans de Sibérie que nous connussions
cette espèce de l'ancien monde , aussi exactement que la plupart de
celles de nos jours. Avec un peu plus de précautions, on en adroit
conservé le corps entier aussi bien que la tète et les pieds.- 11 est
heureux du moins que les partigs.les plus essentielles dé ce monument
d’un genre et d’une date si extraordinaires, soient désormais à
l ’abri,de. la destruction.
. Quant à l’espèce d ’Italie, pu à-narines non cloisonnées, si, comme il
le paraît, elle ne vivoit pas dans l’extrême nord, et n a pu nulle part
être saisie par les glaces, ce seroil eu vain que nous espérerions- en
retrouver les parties extérieures. Tout ce que nous pouvons eu sa-?
voir , c’est qu elle étoit plus élancée , plus hautesur jambes, moins
massive dans ses membres que l’espèce à narines cloisonnées; que sa
tête étoit moins ^allongée à proportion, et -qu’elle devoit ressembler
davantage, par tout,son aspect à notre rhinocéros bicorne du Gap
d’aujpurdhui.
Article III,
Des Rhinocéros fo s sile s munis de dents incisives.
J’ai déjà parlé des incisives supérieures fossiles de rhinocéros,
recueillies en Allemagne par Camper, et dont j’ai fait graver Une
pl. Y I , fig. 9 et 10. Comme il est bien évident que ni le rhinocéros
fossile ordinaire à narines cloisonnées, ni le rhinocéros fossile d’Italie
à narines non cloisonnées, ne pouvoient porter de semblables incisives,
comme leurs mâchoires n’offrent pas même de place pour les
loger, il est bien évident aussi qu’elles dévoient provenir d’une troisième
espèce ; et quoique je ne puisse y rapporter avec certitude
aucun autre des os que j’ai observés, je n’hésite cependant pas à
inscrire cette troisième espèce dans la liste des animaux fossiles, ne
doutant pas que si l’on continue les recherchés avec l’attention nécessaire,
on ne parvienne à découvrir d’autres parties qui confirmeront
son existence.
Mais ce qui n’est pas moins curieux, c’est qu’il a aussi existé des
rhinocéros munis dincisives, dont la taille étoit de beaucoup inférieure^
celle de tous les rhinocéros soit vivans, soit fossileS/connus
jusqu’à ce jour.
La découverte s’en est faite l’année dernière, dans un village nommé
Saint—La urent, près de la ville de M oissac; département dè'Tarn-
et-Garonne, sur un des coteaux les plus élevés de ce canton, près1 de
la grande route qui conduit à Agen, et du vallon de la Barguelonne,
ruisseau qui se jette dans le Tarn au-dessous de Moissac. On étoit
occupé à creuser un puits. Après environ deux pieds de terre végétale,
on eut à percer dix pieds d’une marne forte et compacte, un
pied de gros gravier, deux pieds de grès, un pied de sable, et successivement
plusieurs couches de grès et de sable. A soixante-douze
pieds environ, l’on trouva une sorte de terre que l’on jugea semblable
à celle que laissent les rivières lors des inondations, sous laquelle
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