sîtex. Au lieu dit le Pic-de-Bère près d’Aiguillon, et par conséquent à la pointe de
ce triangle, on trouve un calcaire lacustre, compacte, gris de fumée foncé, rempli
de planorbes, etc.
Dans la Haute-Loire, Giraud-Soulavie avoit signalé autrefois, parmi les roches
qui constituent le mont Coirons, un terrain qu’on peut rapporter à ceux que je décris.
J’ai fait connoître la présence de ces mêmes terrains sous ùnë grande puissance
et sur une grande étendue dans le département du Cantal et de-Dôme3 dans celui du Puy- depuis Aurillac jusqu’à Clermont. Ils consistent principalement en calcaire
blanc, tendrè, presque marneux, ou en calcaire assez dur pour être poli et
employé comme du marbre ( àNonette près d’Issoire), traversés de tubulures
sinueuses et renfermant, surtout le premier, des lits interrompus ôu simplement de
gros nodules de silex pyromaques ou cornés , et quelquefois de silex résinites,
noirâtres, grisâtres , brunâtres, marqués de zones plus foncées., parallèles , soit
entre e lles, soit aux contours extérieurs des nodules. Toutes ces roches sont
remplies de planorbes, de limnées, de pot-amides et même de gyrogonites ; quelques
unes plus impures, mêlées mêmé avec du sable et des débris de roches volcaniques
renferment des pupa (comme celle qui a été recueillie par M. Desmarest
au lieu dit la fontaine du Tambour'). Ce terrain , comme -celui du Puy en Vêlai
décrit à l’occasion du gypse ( p. 494)» est surmonté: d’une brèche volcanique,
recouverte elle-même d’une massé considérable de lave compacte , remplie de
Cristaux d amphiboles-, et paroît placé, tantôt sur le sol primitif, tantôt, et comme
auprès du Puy, sur un psammite granitoïde ou simplement quarzeux. La position
de ce terrain, par rapport,au terrain primordial et au terrain volcanique,, est
donc très-bien déterminée dans, le Cantal et dans l ’Auvergne ( i) , et cette position
est entièrement semblable à celle de ce même terrain dans les environs du Puy.
Dans le departement de la Loireon voit quelques lambeaux de terrain lacustre,
près de Roane et à Sury-Ie-Gomtal. <
L e département de 1 Allier renferme dès portions de terrain d’eau douce très-
nombreuses et assez variées. M. Omalius d’Halloy, confirmant par ses observations
le résultat qué j ai tire, des miennes sur l’absence du calcaire marin dans le Cantal
et dans l’Auvergne proprement dite, l’étend à toute la partie de la vallée; de 1 Allier comprise dans.le département de ce nom. On remarque sur le sommet des
collines, outre le terrain d'eau douce: ordinaire plus o.u moins compacte, un dépôt
particulier formé par la réunion de concrétions calcaires; composées de tubes droits
e t courts, qui paroissent les étuis de vers oifdelarve.sdefriganes et queM. Bosc a
décrits sous le nom d indusia tubulata. Ce.s tubes -sont quelquefois entièrement
formés , par l’aggrégation, d’une multitude de petites coquilles d’eau douce qui (i)
(i) hile est décrite avefe des détails plusnombreux et d’une manière plus cornplètç dans
a»on Mémoire sur les terrains d’eau douce} Ann. du Mus., t. X V , p. 68$
paroissent être des paludines. L ’origine de ces concrétions ne me laisse plus aucun
doute depuis que j ’ai vu dans plusieurs mares voisines de la forêt de Bondy, des
aggrégations de larves de frigaoes formant des gâteaux très-considérables, et qui
eussent été absolument semblables à ceux du département de l’Ailier près de
Moulin, du Puy de Dôme, e tc ., si l ’eau dans laquelle ils étoient plongés eût eu
la propriété de les lier encore plus complètement par un dépôt calcaire.
Les points de ce département où le calcaire d’eau douce s.e montre de la manière
la plus remarquable sont :
Les environs de Gannat où il forme des masses .considérables. C’est une roche
grisâtre, compacte, très-dure, à.grain moyen, à cassure écailleuse, avec des cavités
et des infiltrations spathiques, dans laquelle on a trouvé un squelette presque
entier de paléothérium.
Les environs de Vichy. On y remarque, principalement au lieu dit le Vernet,
un calcaire lacustre solide, mais à grain grossier, qui a l’air d’être presque entièrement
composé de ce petit entomostracé auquel M. Desmarest a donné le nom de cf pris faba s et qui y paroît sous forme de grains brunâtres et luisans. Ce calcaire
devient plus compacte, plus homogène, on n’y voit plus de. cypris, mais des
coquilles terrestres et lacustres, et parmi les premières Xhèlioc Ràmondi dont le
test est changé en calcaire blanc farineux. Enfin on observe dans cè même terrain
calcaire des veines d’arragonite fibreuse, ce qui est assez remarquable.
Entre Vichy etCusset on trouve des silex résinites en plaquettes concrétiounées,
à bords arrondis , semblables à des plaquettes de métal fondues et refroidies au
milieu d’une masse de sable, et tout-à-fait semblables, pour la manière dont
ils se présentent, aux silex résinites de Menilmontant.
On voit encore ce terrain au port Bàrrâitd, près dü Veurdrê-sûr-l’A llie r, entre
Bourbon-l’Archambaud et Sâiht-Pierre-le-Moustier.
Le terrain d’eau douce continue à se montrer avec peut-être encore plus d’importance
dans les environs de la réunion de la Loire et de l’A ilie r, dans la grande
vallée de la Loire qui va vers Orléans regagner les bords du grand plateau d’eau
douce de la Beauce, et dans les bassins du Cher et de l’Indre qui s’ouvrent dans
cette vallée. Nous allons le suivre et l’examiner dans ces différens lieux, d’autant
plus intéressans pour notre objet, qu’outre les coquilles d’eau douce, ils renferment
des débris nombreux de mammifères.
Dans le département du Cher on trouve du calcaire d’eau douce entre Livet et
llruère, sur la route de Bourges à Saint-Amand, au milieu d’un plateau qui s’élève
en pente douce des plaines de la Sologne aux petites montagnes granitiques du
département de la Creuse. C’est à M. Omalius d’Halloy que nous devons la côn-
noissance et la description de ce lieu (i). Le sol présente une argile grisâtre qui
(i) Journ, des Mines, t. X X X I I , p. 42-65.
T. II.