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Ces analogies de position sont toujours précieuses à constater.
Quant à l’espèce, il est manifeste que ce n’est aucune de celles
quenous avons décrites; on pourrait supposer d’après sa taille quelle
est la même que la grande espèce d’Issel, mais je me suis assuré
du contraire par la comparaison des deux astragales, qui offrent
certainement des différences spécifiques.
C’est ce lophiodon que dans ma première édition j’avois appelé
palasotherium giganteum.
§ 2. D ’une espèce moindre à!Orléans.
Dans cette carrière de Montabusard se sont trouves aussi deux
fragmens d’humérus, que je représente pl. X I , fig. 3 et 4 , 3 et 6.
J’avois cru d’abord, d’après leur grandeur, devoir les rapporter à
une espèce de véritablepaloeotherium retirée des memes bancs, et
que j’ai nommée paloeotherium aurelianense, mais un examen plus
attentif m’a fait connoitre qu’ils diffèrent des humérus des palæothé-
riums proprement dits pour se rapprocher davantage de la forme du
tapir, ce qui indique leur affinité avec les lophiodons; et comme il
est certain aujourd’hui qu’il y a dans ces carrières une grande espèce
de lophiodon, on peut bien supposer qu’il y en a une moindre,
quoique l’on n’en ait pas encore découvert les dents.
Ces humérus, ai-je dit, ressemblent an tapir plus quaupalaeo-
thérium. En effet, dans ce dernier genre la poulie humérale se compose
du coté externe d’une portion a convexité simple et largement
bombée que suit une portion concave, laquelle se termine au bord
interne en se dilatant et en prenant une forme de surface conique
sans nouvelle convexité dans le sens transversal. Dans le tapir, au
contraire, le côté externe de la poulie commence par une portion
concave, suivie d’une portion convexe plus étroite et ensuite de la
concavité ordinaire et de la portion de cône vers le bord interne.
Or, nos humérus de Montabusard ont manifestement une partie con->
cave, a , a , vers le bord externe, suivie d’une partie convexe, 4,
VOISINS DES TAPIRS. 217
moins saillante cependant qu’au tapir, puis de la concavité c , et de
la portion interne d , laquelle est enmène moins pur, et plus bombée
transversalement que dans le tapir et le palæothérium. Ce ne sont
donc des os ni de l’un ni de l’autre, mais ils avoisinent au tapir, et
par cette raison il y a grande probabilité d’en faire des lophiodons.
La largeur de leur poulie est pour l’un de o,o53, et pour l’autre
de 0,048.
Celle de notre jeune tapir d’Amérique'est de 0,048; et dans un
de nospaloeothériums de Montmartre nous la trouvons exactement
de la même mesure.
Ce lophiodon de Montabusard ne seroit donc que de très-peu
inférieur, peut-être même égaleroit-il l’espèce moyenne d’Issel ; et il
est bien fâcheux qu’on n’ait pas eu à comparer des parties semblables
venues de ces deux endroits, car on seroit peut-être arrivé à constater
l’identité d’espèce, ce qui concorderoit avec l’identité des
palæothériums trouvés aussi dans les mêmes lieux, et quenous ferons
connoitre par la suite.
A r t ig ie V I I.
D e trois molaires inférieures et de quelques canines des environs
de M ontpellier, qui paraissent appartenir à un lophiodon.
En passant à Genève en 1809 j’y observai, dans le cabinet de feu
M. G .-A . D elu c, quelques dents qui me paraissent maintenant fort
analogues pour la forme à celles du second lophiodon de Buchs-
vveiler; elles provenoient de D outonnet, village des environs de
Montpellier, où l’on trouve beaucoup d’os fossiles; leur couleur est
d’un jaune pâle, et il n’y reste aucun vestige de leur gangue.
Dans le nombre se trouvent :
i°. Une arrière-molaire inférieure (pl. X I , fig. 7 ) usée fort avant,
et qui semble avoir eu trois croissans, et de 0,04 de longueur.
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