nu grand intérêt indépendant de la géologie,’ en leur montrant par
des exemples multipliés la rigueur des lois'de coexistence',' qdiélèi'ent
la zoologie au rang des sciences rationnelles, et qui, lui faisant enfin
abandonner les vaines combinaisons arbitraires que l’on avoit décorées
du nom de méthodes, la ramèneront enfin à la seule étude
digne de notre siècle, à celle des rapports naturels et nécessaires' qui
lient ensemble les diverses parties de tous les corps organisés'; mais
la géologie ne perdra rien par cette application accessoire des faits
qu’elle a mis au jour, et cette nombreuse famille d’êtres inconnüS,
enfouis dans la contrée la plus connue de l’Europe, offrira un champ
assez vaste à' ses méditations." 1
Rencontrant à chaque pas des'restes de ces anciens habitarts de
notre-canton, de ces êtres quiparoissent y-a voir été concentrés, il
me fut bientôt impossible de-me restreindre à mes études purement
anatomiques; et de ne pas ©ssayèr celle du terrain qui recéloitètfs
débris, afin de voir s’il étoit aussi particulier dans sa formation qute
les animaux qu’il renferme le sont dans leur oigftnisation ^mais podr
remplir cette nouvelle vue, il me falloit d’autres secours que’ceux
dont'j’âvois joui jusque-là ; et je ne-saurois témoigner trop vivement
ma reconnoissance à mon savant ami M. Brongniart ,»qui a bien
voulu entreprendre avee> !moi tous les travaux nécessaires' pour la
réaliser. Pendant quatre années nous avons fait presque chaque semaine
des courses plus ou moins \étendues ; nous avons déterminé
minéralogiquement chaque point de la contrée; nous Avons pris les
profils d’une infinité de carrières, les niveaux de toutes les hauteurs
importantes ; nous avons comparé les couches à de grandes distances
sous le' rapport de leur nature et dés fossiles quelles renferment;
et M. Brongniart a fait l’analyse des variétés les plus remarquables1
des. minéraux qui les'composent. De ces recherches communes' est
résulté l’ essai sur la géographie minéralogique des environs de Paris ;1'
dont nous publiâmes, dès 18io , une sorte d’abrégé, dont M. Brongniart
a donné une rédaction beaucoup plus étendue dans la première
édition d u présent ouvrage; et que nous reproduisons aujourd’hui
avec tous les perfectionnemens qu’a pu lui donner une étude oontinuéè
encore pendant huit années de plus, non-seulement par nous,
mais par un grand nombre de naturalistes excites par. la grandeui
et l’importance du sujet.
: Ces études nouvelles ont démontré de plus en plus, que la mer,
après avoir long-temps couvert ce pays, et y avoir tranquillement
déposé dés couches assez diverses, l’a abandonné aux eaux douces
qui s’y sont étendues en vastes lacs ; que c’est dans ces lacs que se sont
formés nos gypses et les marnes qui alternent avec eux, ou qui les
recouvrent immédiatement; que les animaux particuliers dont les
dssemens remplissent les gypses, vivoient sur les bords de ces lacs ou
sur leurs îles, nageoient dans leurs eaux, et y tomboient à mesure
qu’ils mouroient ; qu’à une époque plus recente?, la mer a occupe
de nouveau son ancien domaine, et y a déposé des sables et des
marnes mêlées de coquillages; qu’enfin après sa dernière retraite,
des étangs ou des marais ont encore long-temps occupé la surface
des hauteurs aussi-bien que le fond des vallees, et y ont laisse
des couches épaisses de pierres fourmillant de coquilles d’eau
douce.
Cette pierre, formée dans l’eau douce, qui étoit presque oubliée
ou inconnue des géologistes ; nous paroit un des résultats les plus
neufs de nos recherches ; et nous nous sommes.assurés, depuis, de sou
existence dans presque toute, la France; mais son alternative avec
des couches marines n’est nulle part aussi évidente que dans nos
environs de Paris.
Quand on retrouve ailleurs les animaux voisins des nôtres „c ’est
aussi dans un terrain d’eau douce, mais non pas toujours dans .du
gypse; les calcaires d’Orléans et de Buchsweiler qui en renferment,
contiennent aussi beaucoup de liâmes-et de planorbes, et ceux de
Buchsweiler sont recouverts, comme nos gypses de Paris, de couches
coquillières marines ; ainsi les phénomènes de nos, environs retrouvent
ailleurs des analogues dont la parité démontré 1 etendue
des catastrophes qui les ont produits.
C’est ici le lieu de dire quelques mots sur 1 état ou ces os se
trouvent dans nos carrières à plâtre.
T. H. 3o