assez exactement, si ce n’est les espèces, au moins les familles, et peut-être même
les genres auxquels ces fruits appartiennent (i)'. Toutes ces parties sont changées
en pyrites, combinaison ferrugineuse qui accompagne si constamment l’argile plastique
, mais qui semble, comme nous l’avons d it, se montrer pour la dernière fois
dans cettéformation.
Le succin ou au moins les résines suceiniques, 'se rencontrent dans le dépôt
argileux, supérieur à la craie, du bassin de Londres ; on les a reconnues dans les
argiles bleues de la colline de Higbgate, près Londres, et à Brentford. La position
de cette argile au-dessus de la craie, et dans les1 2 * parties les plus inférieures de là
formation analogue au calcaire grossier, est la même que celle de l’argile plastique ;
elle renferme, comme elle, des fragmens de lignites, et est mêlée d’une grande
quantité de pyrites. La résine succinîque y est disséminée en petits nodules,
accompagnés de coquilles marines, dont les espècés n’ont pas été déterminées!
M. Trimmer y a trouvé un Nautile. Ces coquilles sont souvent tapissées de pyrites(a).
§ I I I . En -Suisse. .
En s’avançant dans les parties orientales de l’Europe, on rencontre dans un
grand nombre de lieux , le même terrain à peu près dans les mêmes circonstances.
Dans certains cas le terrain de formation d’eau douce domine par les roches
calcaires et siliceuses mêlées de dépouillés organiques , qui sont ordinairement
une de ses parties constituantes. Il est placé immédiatement ou médiatement sur le
calcaire du Jura, et la présence du lignite n’y est indiquée que par quelques débris
de végétaux. Tels sont les terrains du Lôcle dans le Jura de Neufchâtel, d’OE-
ningen près de Schaffouse; localités , sur lesquelles je reviendrai à l’article des
terrains d’eau douce.
En descendant dans la grande vallée qui sépare le Jura des Alpes, les terrains:
(1) M . C r o w n o u s a r em is d ir e c t em e n t u n e t r è s - g r a n d e q u a n t it é d e c e s f r u i t s , e t c ’ e s t à
lu i q u e n o u s d è v o n s d ’ e n r ic h i r n o t r e t r a v a i l d e s fa it s e t d é s o b s e r v a t io n s q u e n o u s fo u rn i t
c e t t e n om b r e u s e e t in té r e s s a n te c o lle c t io n .
(2) A y a n t e u e n 1 8 1 5 l ’in t e n t io n d e fa i r e v o i r q u e le'succïn n ’ a p p a r té n o it p a s a u x te rra in s ;
d ’ a llu v io n c om m e to u s le s m in é r a lo g is te s l e d is o i e n t , m a is à u n d ép ô t t r è s - a n c ie n (rc’ e s t -à—
d i r e fo rm é lo n g - tem p s a v a n t q u e n o s c o n t in e n s a ie n t p r i s - le u r fo rm e a c tu e lle ), e t r e c o u v e r t
p a r d e u x te r r a in s m a r in s e t d e u x te r r a in s d ’ e a u douce , j ’ a v o is d em a n d é à M . B la g d e n des.
r e n s e ig n em e n s s u r l e g is em e n t d e l a r é s in e s u c c in iq u e d e H ig h g a t e ; i l m e t r a n sm i t u n e
l e t t r e d e M . J . T r im m e r à s ir J o s ep h B a n k s à c e sujet.- L e s fa its q u e je v ie n s d e r a p p o r t e r
so n t e x t r a i ts d e c e t t e le t t r e e t d e l ’a r t i c le in t itu lé Carbo retinasphaltum d e l a m in é r a lo g ie
b r i t a n n iq u e .d e M . S o w e r b ÿ , p . 2 2 g , ta b . D X X I I , a r t i c le d an s le q u e l i ! m e fa i t l ’h o n n e u r
d e c i t e r m o n o p in io n e t le s s e c o u r s q u e M M . B a n k s , B la g d e n e t lu i o n t b i e n v o u lu m e d o n n e r
p o u r l a co n sta te r ..
de cette vallée montrent le lignite, non plus en indice, mais en bancs puisôans et
dominans, accompagné de coquilles d’eau douce et de végétaux qui ne peuvent
laisser aucun doute sur son origine.
Mais si cette origine est expliquée par ces débris organiques, la position de ces
formations n’est pas, comme on va le voir, aussi évidente que celle des'lignites qite
nous avons donnée pour exemple.
Les dépô ts de lignite que je choisirai ici pour exemple, parce que j’ai eu occasion
de les visiter en 1817 , sont ceux de Saint-Saphorin près y e v a y , de Paudé près
Lausanne, et de Koepfnach près d’Horgen, sur la rive occidentale du lac de
Zurich.
Je crois pouvoir avancer que la position de ces trois gîtes de combustibles fossiles
charbonneux, que je rapporté aux lignites , étant la même, les circonstances
qui se présentent dans l’un sans s’offrir dans les autres, pourront servir à compléter
l’ensemble des caractères qui leur appartiennent.
Ce combustible charbonneux fossile , est placé en lits plus ou moins puissans ,
au milieu d’une roche d’aggrégation , à laquelle on a donné aussi le nom de grès ;
mais ce grès possède cependant des caractères assez particuliers pour qu’on ait
senti la nécessité de les désigner par les épithètes de molasse dans les pays Français.,
et de Nageljlue-Sandy dans les pays Allemands.
Cette roche couvre des étendues immenses de terrain; elle a une épaisseur considérable,
et s’élève à une assez grande hauteur (elle forme en grande partie le
Jorat) ; elle est recouverte dans plusieurs endroits d’une autre roche d’aggrégation,
que j ’ai désignée sous le nom de poudingue polygénique(1 ) et qu’on appelle Nagelflue dans la Suisse.
Ce poudingue recouvre évidemment le psammite molasse ou alterne avec lui
dans ses parties supérieures dans plusieurs endroits; mais on n’admet pas généralement
qu’il lui soit constamment supérieur, et comme je n’ai pas eu occasion de
l’observer dans un assez grand nombre de lie u x , je n’ose affirmer que Cjette superposition
soit constante ; j’ai cependant beaucoup de motifs pour présumer que quand
ces deux roches, le psammite molasse et le poudingue polygénique se trouvent
ensemble, la masse générale du premier est inférieure à la masse générale du
dernier , et que ce n’est que dans les points de contact que ces deux roches alternent;
mais cette question étant étrangère au sujet que nous avons à traiter, je ne
dois pas m’en occuper davantage.
Malgré les différences extérieures très-nombreuses et très-remarquables qu’pu
trouve au premier aspect, entre le psammite molasse et nos terrains de calcaire
grossier des environs de Paris, malgré la différence encore plus grande qu’il y a entre
nos terrains de sédiment supérieur et le poudingue polygénique (.Nagelflue')y qui
( 1 ) E s s a i d ’ u n e c la s s ific a t io n m in é r a lo g iq u e d e s ro c h e s m é lang e ’es , Journ. des Min. y
*8i 3 , j u i l l e t , n ° . 19 9 .