§ 4- D ’une très-petite espèce d ’Argenton.
Une quatrième grandeur d’animaux d’Argenton, mais toujours
évidemment du même genre et parfaitement de la mêpie forme , a
donné les morceaux suivans :
i°. Une molaire supérieure gauche (pl. X , fig. 20) qui est la
représentation la plus exacte de la grande,pl. X , fig. 1 , mais qui n’a
pas moitié de ses dimensions. Elle a au bord antérieur 0,01 A, à 1 externe
0,01, au postérieur 0,011, à l’interne 0,0 13.
Je lui rapporte,20. une pénultième de la mâchoire inférieure
( pl. X , fig. 21 ) longue de 0,015 et large de 0,08, à deux collines
bien nettement séparées à leurs’ extrémités, bien tranchantes, et à
denx petits talons, un à chaque bout.
J’y joins une canine comprimée (pl. X , fig. 22) parfaitement semblable
en petit aux canines inférieures du tapir, large à sa base
de 0,007 j hante de même, à racine arquée longue de 0,016; et deux
autres canines pointues marquées de deux arêtes, et de 0,007
diamètre à leur base.
Il est naturel de rapporter à cette quatrième espèce des os encore
très-semblables à ceux des tapirs, mais qui n’ont que les deux cinquièmes
des dimensions de notre jeune tapir d’Amérique.
Tels sont un fragment de cubitus, un fragment de tête inférieure
de fémur, pl. X , fig. 23, et deux parties de métatarsiens de doigts
du milieu, pl. X , fig. 24 et 25.
Voilà donc dansune seule marnière , au centre de la France, des
ossemens de quatre lophiodons, dont un seul, le plus grand, peut
être considéré comme identique avec un de ceux qui ont été découverts
à Issel, et ce qui est bien remarquable, comme à Issel ils y
sont accompagnés d’ossemens de crocodiles et detrionyx, c’est-à-dire
d’animaux dont les genres sont aujourd’hui confinés dans les rivières
de la zone torride ; les coquilles dont la marne qui les enveloppe
est pétrie sont aussi très-certainement d’eau douce ; elles appartiennent
principalement au genre de6 planorbes.
Malheureusement nous n’avons pas, sur'la position relative de ces
bancs, des renseignemens plus certains que sur ceux où l’on trouve
les. os d’Issel ; et nous ne pouvons en juger que par l’analogie de
ceux dont nous allons parler dans les articles suivans.
A r t i c l e III.
Des ossemens de L o p h i o d o n , déterrés près de B u c h s w e i l e r , département
du Dos-Rhin, le long des pentes orientales des
Vosges.
Un autre gîte de ce genre, et l’un des plus remarquables, est
dans les carrières de calcaire d’eau douce, qui occupent le milieu
de la montagne de S t.-S éba stien , dite communément Bastberg,
l’une des collines avancées du pied des Vosges, près de Buchsweiler,
dans le département du Bas-Rhin.
Feu M. Faujas, qui en avoit vu les pièces dans le eabinet de feu
Herm an, m’avertit de ce curieux sujet de recherches; et M. Ham-
m er, gendre et successeur d’Herman, non-seulement me confia et
voulut bien céder ensuite au Muséum les morceaux que son beau-
père avoit recueillis, mais il se rendit de nouveau sur les lieux et en
rapporta des morceaux encore plus beaux et plus instructifs qu’il
joignit aux premiers. Il examina de plus avec une grande attention
l’ensemble de la contrée, de manière à fixer d’une manière positive
le gisement de ces animaux singuliers, sur lequel il m’écrivit
la lettre intéressante que je donne ici (1) , et d’où il résulte que les 1
(1 ) Extrait d’une lettre de M. Hammer à M. Cuvier, sur le gisement
des os de Bastberg.
Strasbourg, 8 messidor an i3.
L e Bastberg (m o n t de Saint-Sébastien) se t r o u v e c om p r is d an s c e t t e b a n d e d e m o n ta g n e s
s e co n d a ir e s o u a v an c é e s q u i b o rd e nos V o s g e s . M a is a v a n t d e 1 e x am in e r lu i -m em e , je t ir e r a i
u n p e u d e lo in q u e lq u e s o b s e r v a t io n s q u i s e r v ir o n t peut-etre'à m e r e n d r e p lu s c la i r .