plus étroit à proportion. Sa largeur entre les orbites est comprise dans
sa longueur trois fois et un tiers; dans le rhinocéros bicorne elle n’y
est que deux fois et un tiers de fois. Cette différence tient surtout à
,ce que lés os du nez sont plus allongés, et que le disque qui portoit
la corne antérieure est en ellipse oblongue, tandis que dans le bicorne
d’Afrique il est en demi-sphère. Un allongement analogue a lieu
pour la corne postérieure, d'où l’on peut conclure que les cornes du
rhinocéros à narines cloisonnées étoient fort comprimées latéralement.
3°. Dans le rhinocéros du Cap, la crête occipitale est à peu près
au-dessus des condyles de même nom, et la face postérieure de l’occiput
h peu près perpendiculaire sur l’axe de la tête. -
Dans l’unicorne de Java, cette face s’incline en avant, ce qui rend
la distance du nez à la crête plus courte que celle du nez au condyle,
comme 19 à 25.
Autant qu’on peut en juger par la figure de Bell, il en est de même
dans le bicorne de Sumatra.
Dans notre unicorne des Indes, cette inclinaison en avant est encore
plus sensible, quoique la différence des deux lignes soit moindre1,
comme 21 à iS , à cause de la hauteur extrême de cette face occipitale.
Dans tous les crânes fossiles, au contraire, la face occipitale est
fortement inclinée en arrière, et la distance du nez à la crête, notablement
plus longue que celle du nez aux condyles. On en peut juger
par toutes les figures qu’on en a publiées, quoique les auteurs ne nous
aient point donné de mesures qui nous mettent à même de déterminer
cette différence avec précision.
4°. U paroît que dans quelques individus fossiles les deux cornes
ne se touchoient pas; mais dans celui que je viens de recevoir de
M. Bucldand, elles se touchoient, car les disques qui les portent se
confondent en une grande surface rugueuse. Mais outre la différence
de forme de ces disques, il y a sur le milieu de l’antérieur une arête
longitudinale saillante , tandis que dans le bicorne d’Afrique il y a au
contraire un sillon qui devient fort profond en avant.
5°. Loin d’avoir l’apophyse antérieure de l’os maxillaire supérieur,
courte, et les os intermaxil 1 aires trèsrpctits ,' comme le bicorne
d’Afrique, le bicorne fo s s ile à narines cloisonnées a ces parties
extrêmement longues et fortes , plus longues même que dans tous
les autres rhinocéros : ce qui. rend la longueur de son échancrure nasale
plus considérable. Elle fait le quart de la longueur totale, 8" 3"'
pour 33". (Pall., Nov. Com., X III, p. 456.) Dans le bicorne d’Afrique
jeune, elle n’en fait que le sixième, et dansl’adulte que le septième;
dans le bicorne de Sumatra et l’unicorne de Java, moins du quart;
dans l’unicorne des Indes, un peu moins d’un cinquième.
6°. Ce fossile porte au bord supérieur de l’os incisif une proéminence
qui n’existe ni dans le bicorne d’Afrique, ni dans celui de
Sumatra, ni dans l’unicorne de Java. Elle n’existe que dans notre
grand unicorne des Indes, si différent pour tout le reste du fossile.
, 7 2. Le caractère le plus important du rhinocéros fossile est la forme
de ses os du nez et leur jonction avec les incisifs. 11 se distingue par là
non-seulement des autres rhinocéros, mais encore de tous .les animaux
connus. La pointe des os du nez, au lieu de sp. terminer en
l’air à une certaine distance au-dessus des incisifs, descend sans s’amincir
au-devant des échancrures nasales, et, après s’être partagée
en trois tubercules saillans, se joint, par une portion un peu plus
mince, àl’endroit oùlesosincisifs se réunissent et forment eux-mêmes
deux autres tubercules. On peut prendre une idée nette de cette réunion
dans notre fig..2, pl. V I I, qui est empruntée de Colliui, et qui
représente le nez vu par devant, et en y joignant les fig. 4 et 5 qui le
représentent de côté et en dessous.
Je dois ces deux dernières à la complaisance du célèbre M. Blu-
menbach, qui a bien voulu les fan e dessiner sur un morceau du cabinet
de l’université de Goettingen, lequel a été trouvé près du fleuve
Rartamisch dans le gouvernement d’Ufa en Sibérie, et données à ce
cabinet par le baron A scii.
On peut également très-bien voir ces parties dans les nouvelles
figures que je donné, pl. IX , fig. 6, et surtout dans celles de la pl. X I I ,
faites d’après la tête de Sibérie que M. Buckland a bien voulu offrir
au cabinet du Roi.