que tous ces dépôts sont placés sur un calcaire compacte fin qui est analogue au
calcaire du Jura.
C’est ainsi que se présentent les gîtes de lignites que j ’ai eu occasion de ■ visiter
en Provence il y a plus de vingt-cinq ans, c’est-à-dire dans un temps où on faisoit
fort peu d’attention aux rapports de position des formations.
Les lits de lignite de la forêt de Saon, près de Crest, département de la Drôme,
Sont dans un dépôt de sable qui est appliqué sur le pied de montagnes assez hautes
composées de calcaire compacte coquillier.
Celui de Nyons est en bancs puissans dans un terrain de sable qui s’appuie contre
des montagnes d’un calcaire compacte renfermant des silex pyromaques blonds.
Le lignite de Piolenc, au sud-ouestd’Orange, est en bancs horisontaux, de près
d un mètre d épaisseur, dans un terrain de sable placé sur le calcaire analogue à
celui du Jura, qui constitué toute cette partie de la Provence, et recouvert d’un
depot tres-puissant de cailloux roulés. Nous reviendrons sur ce terrain à la suite de
la description du calcaire grossier.
On eonnoit aux environs de Sisteron et de Forcalquier, sur un terrain calcaire
qui me paroît être analogue à celui que je viens d’indiquer, des dépôts pareils
de sable, qui non-seulement renferment des lits de lignite, mais le succin, l’un des
minéraux qui appartiennent à cette formation.
De l’autre côté’ du Rhône , dans la partie méridionale e t occidentale de la
France, nous retrouvons des exemples semblables du gisement du lignite.
A Saint-Paulet, près du pont Saint-Esprit, dans le département du Gard, ce
lignite renferme des coquilles d’eau douce ( i ) , et du succin ; il est accompagné
d’argile et recouvert de calcaire grossier à cérites. On1 2 ne dit pas sur quelle roche
il repose, mais on peut raisonnablement présumer que c’est sur un calcaire du
Jura ou sur un calcaire A lp in , qui forme la base fondamentale du sol calcaire de
cette contrée.
A Saint-Victor, dans le même département, on trouve plusieurs fcancs d’àrgile
de diverses couleurs, qui peuvent, par léur position, être rapportés à Fargile
plastique; ils en présentent en outre le caractère de pureté et ne font aucune effervescente
avec les acides!.
On a trouvé près de Bordeaux un Kt de lignite à une assez glande profondeur;
il est dans le sable qui compose le sol des Landes au sud de cètte ville, èt que
j e crois pouvoir rapporter à la formation de sable immédiatement supérieure à la
craie.
( i ) Ampullarici Faujasu. A . B n . — Fauj., A n n . d u M u s . , t . X I V , p . 3 r d , p i . X I X ,
%■ 1-6. ....... - .
Melania ? ib id . f ig . 7 - 1 0 .
Melania?ib id . f ig . 1 1 - 1 2 ;
Cyrena ?
Le lignite de Cezenon près ,dq Béziers, dans le département de l’Hérault, est
accompagné d’argilë et des coquilles d’eau douce, déterminées par M. Marce.l de
Serre, sous les noms de planorbis regularis , etc. ; il est situé sous un calcaire
grossier à cérites..
On remarque dans quelques dépôts de lignite du département,de l’Isère, notamment
dans ceux du canton de Roussillon, aux environs de Vienne, l’alternance
ordinaire des argiles et des lignites d’autant plus compactes et plus purs qu’on
s’approfondit davantage, et dans les bancs supérieurs une grande quantité de
coquilles fossiles , terrestres et fluviàtiles écrasées(a).
Je ne parle pas des min.es, de lignite de Voreppe, parce que l’analogie de leur
position avec celle des prétendues mines de houille de la Provence aux environs
d’A ix , de Marseillej et de Toulon, exige des développemens particuliers pour
établir que ces dépôts, quoique beaucoup plus puissans, beaucoup plus étendus
que cepx que nous venons de citer, ont cependant avec epx la plus grande
analogie de formation, et ne sont pas placés dans le calcaire compacte du Jura,
comme on l’avoit ,cru généralement, et comme je l’avois cru moi-même jusqu’au
voyage que j ’ai fait en Provence , en avril 1820. .
§ II. En Angleterre.
Le terrain des environs de Londres, et d’une grande partie des comtés de Kent
et de Sussex, ayant été reconnu par H. Webster et par tous les géologues Anglois,
ainsi que nous l’avons déjà d i t , comme parfaitement analogue à celui du bassin de
P a r i s i l étoit présumable que les mêmes minéraux s’y présentement dans les
mêmes .circonstances géologiques , et C’est en effet ce que l’on a observé.
M. Buckland a déjà fait voir (2) que l’argile plastique du bassin de Londres étoit
située, coinme dans celui de Paris, au-dessus de la craie, que cette formation argileuse
étoit souvent divisée en deux dépôts par un banc de sable, que la partie
supérieure étoit accompagnée, comme, en France, d’huîtres , de cérites et de
cyrènes, et recouverte par un terrain analogue aux assises inférieures de calcaire
grossier. Dans un assez grand nombre de lieux connus , à, l’île de Scheppey, à l’île de
Wight, e tc ., on a rencontré des lignites et des parties, de yégétaux tels que des tiges ,
des feuilles, des fruits très-reconnoissàbles. Ce queM.Crowa trouvé, de ces derniers
dans le dépôt argileux de l’île Scheppey, à l’embouchure de la Tamise, est prodigieux.
Ce dépôt se fait surtout remarquer p arle nombre considérable d’espèces distinctes
d’une parfaite conservation, ce qui donne l’espoir qü’oii pourra arriver à déterminer
(1) H é r ic a r t d e T h u r y . J o u r n . d e s M i n . , t . X X X I I I , ,p . 6 0 .
(2) Description of a S e r ie s of specimens from the plastic-clay, e t c . , b y th e R . W . B uck-
land , Transact, of the geol. Soc., 18 1 7 , v o l . I V , p . 2 7 7 .