246
A r t i c l e p r e m i e r .
D e la craie.
La craie a été jusqu’à c6s derniers temps considérée comme uué
roche d’une formation récente peu distincte et ne jouant dans la structure
du globe qu'un rôle ttès-Secondaire. Il est résulté de cëtte faü'Ssb
opinion, qu’on lui a donné des'caractères incertains tant minéfàlo-
giques que géognostiqueS, et qu’on a appliqué sbuvent ce nom à
des marnes calcaires, blanches et tendres, qui në sont dé la craie'ni
minéralogiquement ni gédgnùstiquement.
Notre objet ne pouvant être de donner ici les caractèrës générattx
de la craie, ni de faire son histoire, nous devons hdüs borner à rappeler
ses principaux-caractères- et à faire'remarquer'ceux qui'sont
propres à la craie du bassin de Paris:
Elle y est toujours blanche. En la supposant dégagée des''corps
étrangers qui y sont associés par voie de mélange, c’ést' de la chaux
carbonatée pure dont on peut faire et dont'oH a fait de la châüx,
mais elle est intimement mélangée de sable siliceux à grains très-
fins et plus ou moins abondant selon lëS lieux.
D’après des analyses faites récemment par M. Berlhier, la craie de
Meudon et celle des environs de Nemours dégagées, par le‘havage,
du sable qui y est interposé, est composée ainsi qu’il suit :
jj.Craie de Meudon. , ;. Craie-de Nemours,
. . . . . . . . . . . . 3
T - ', ; ,
100 IOO
Notre craie se présente en immenses dépôts, formant dans ‘quelques
points du milieu de notre bâSsin', maîê'principalement's'drtes
D E S .E N V 1 1iO iXS D K P A R I S . it/ta -4,Lt J
limites, des collines entières, des plateaux étendus et des buttes dont
l’élévation passe quelquefois cent mètres.
On n’y remarque distinctement aucune assise continue ou régulière
appartenant à la masse meme, c’est-à-dire, qu’on n’y voit pas
ces couches séparées nettement par des’ fissures de stratification parallèles
qui sont distinctes dans'les calcaires des Alpes et du Jura et
dans notre calcaire .grossier.
Cependant des lits de pierre à fusil ou silex pyromaques noirs très-
multipliés et souvent assez près les uns des autres, annoncent qu’elle
est le résultat d’un dépôt tranquille. La distance générale qui sépare
pes lits pst à M.eudon d’environ deux mètres; à Bougival elle est
plus grande et les silex .sont moins nombreux.
Ces lits très-étendus sont-souvent parfaitement parallèles, les silex
®?UÇA£°mpp;Sent présentent des rognons de forme bizarre-se ter-
minapt1£n tnberpules arrondis plus étendus- dans le sens horizontal
'i11"- |1|mÉ je - voi't i cal ; ils sont comme placés à-côté les uns dès autres;
tantôt tout-à-fait indcpendans ou-séparés, tantôt liés ensemble et
comme .soudés.par différents points, de manière que si on dégagéoit
§ur une grande surface les lits de silex.de la craie qui les enveloppe,
ils présenteroient daps beaucoup de cas. une grande plaque d’une
épaisseur moyenne a peu près égalé, à surface couverte de tubérosités
inégales et criblée d’üne multitude d’ouvertures anési diffé4
rentes par leurs-grandeurs, qu’irrégulières dans leur forme et leur
disposition.
Le silex pyromaque se rencontre aussi quelquefoîs.dans. la craie du
bassin de Paris en plaque épaisse de quatre à sept centimètres, qui
conserve sur une très-grande étendue son épaisseur, le parallélisme
de ses deux surfaces et son horizontalité. Nous avons vu çette grande
plaque dans les carrières de Meudon, et on peut en voir-encore des
portions quand l’exploitation conduit dans les parties assez profondes
où elle s’est montrée. On croit avoir remarqué que l’abondance des
silex est moindre dans la profondeur, ils sont meme très-rares dans
les parties profondes des emyèseS; inférieures de Meudon.:
Les m ^ ç s de çraie des environs de Paris §qnt traverjées-gt comme