ce genre, et qu’il en est moins souvent question dans les ouvrages
des naturalistes.
D ailleurs on n avoit pas avant moi des secours aussi abondans pour
l ’étude cjeces.os, que pour celle des qs d’éléphans. Quelque défectueuses
que fussent les figures et les descriptions de ces derniers | il
en existoit cependant; au lieu que pour le rhinocéros on ne connois-
soit encore que 1 ostéologie de sa tète ; on ne la connoissoit que depuis
peu de temps, et il s’en falloit beaucoup que ce qu’on en savoit
fût réduit à des termes clairs.
En effet, lorsque Pallas fit connoître, dans le treizième volume
desiVppf Cpipnientarii de Pétersbonrg, en 1769, les dépouilles
fossiles de rhinocéros découvertes en différentes contrées de la Sibérie
, il témoigna ses regrets de ne trouver dans aucun des ouvrages
des naturalistes, une description de l’ostéologie du rhinocéros vivant ,
et surtout de son crâne.
Camper eut bientôt, après l’occasion de lui procurer une partie de
ce qu il desirait; il adressa à 1 Académie de Pétersbourg une description
et des figprçs de la tète du rhinocéros bicorne du cap de Bonne-
Espérance. Son Mémoire fut inséré dans le premier tome des Actes
pour l’année 1777, part. 2 , lequel ne fut imprimé qu’en 1780.
Ce grand anatomiste n’avoit alors aucune connoissanca des- différences
de dents qui caractérisent les deux rhinocéros; et comme il
n avoft point trouve d incisives à son espèce bicorne, il accusa d’erreur
Parsons, Linhaèus et Buffop, pour en avoir attribué à l’espèce
nnieorne. <
Mais pendant le temps même qu’on se disposoit à imprimer son
Mémoire, il vint à Paris, et observa le rhinocéros unicorne qui vivoit
alors à la ménagerie de Versailles; il reconnut ses dents incisives; il
se procura même la tète d’un jeune individu, et en dessina les alvéoles :
il envoya la note de tous ces faits à Pallas, assez tôt pour qu’ils fussent
imprimés avec son Mémoire principal.
11 rapporta les mêmes faits dans sa dissertation hollandoise sur le
rhinocéros bicorne, publiée en 1782, et dont les figures furent les
mêmes que celles qu’il avoit adressées à l’Académie de Pétersbourg.
Il les confirma en 178^, qu’il dessina encore une tête d’unicorne au
Muséum britannique ; et en ayant acquis lui-même une plus âgée que
celle qu’il avoit eue d’abord, il la fit gravér, en 1787 Épar Vinkeles,
avec son ancienne figure de bicorne, dans une superbe planche in-
fo lio , dédiée à Jacques Vandersteege, planche qu’il n’a point publiée,
mais dont il a seulement donné quelques exemplaires' à ses
amis. J’ en ai dû un à l’amitié de feu son fils. -
Cette figure de la tête de l’unicorne est imparfaite , en ce que
plusieurs ligamens y couvrent encore les vraies formes des os; il y en
a notamment Un derrière l’orbite, quipdurroit fromperles personnes
peu au fait, et passer pour une cloison osieusc qui séparerait cette
fosse de celle des tempes: " 1
Cependant M. Blumenbach a fait Copier c'ett'o planche en petit,
dans son Recueil de figures d’Histoïre naturelle, premier cahier, 11°. 7.
Enfin, M. Faujas a fait dessiner en petit, par Maréchal, la tête
osseuse du squelette adulte du rhinocéros unicorne qui est au Muséum,
et l’a fait graver à la pl. X de êes E ssàis de G éologie; mais
cette figure n’est pas plus accompagnée de description que celle de
Camper ; d’ailleurs, quoiqu’assez exacte âu total, elle est embrouillée
par des rugosités trop marquées parle graveur, et l’on n’y voit point
lès sutures.
Si l’on ajoute à ce que je viens d’exposer, les excellentes figures
de la face inférieure du crâne et de la mâchoire inférieure du rhinocéros
bicorne , que Merck a données, également sans description,
dans sa troisième Lettre sur les os fossiles, imprimée à Darmstadt
en 1786, on aura, je crois, le résumé complet des matériaux publiés
avant ma première édition Sur l’ostéologie de ce genre remarquable
de quadrupèdes, et l’on voit que je n’étoispas dispensé de reprendre
ce sujet, et de le traiter avec un'é étendue proportionnée à son im-
portance.
Je vais donc être obligé',’’comme pour l’éléphant, de donner d’â-
bord, comme objet de comparaison, la description ostéologique de
l’espèce vivante là plus connue. Je passerai ensuite à la distinction qui
existe entre les espèces vivantes, et aux caractères auxquels on peut