Camper qui mit le sceau à la détermination de ces deux espèces, en
montrant d’abord dans son Traité sur le rhinocéros bicorne, que le
rhinocéros du Cap n’a, comme le dit aussi Sparmann, que vingt-
huit molaires sans incisives, et en confirmant ensuite, par sa propre
observation, ce que Parsons et Daubenton avpient dit ayant lui,
que celui des Indes a, en avant, des incisives séparées des molaires
par un espace vide.
Mais outre ces deux espèces bien connues, il en existe qui le sont
moins.
W illiam B e ll, chirurgien au service de la compagnie des In d es,
à Benkoolen, a fait connoître en 1793, dans les Transactions p h ilo sophiques,
un rhinocéros de Sumatra, qui avoit déjà été indiqué
par Charles M iller (1), et qui paroîtroit former une troisième espèce,
et tenir une sorte de milieu entre les deux autres; car il a deux
cornes, et la peau peu plissée, comme celui du Cap, et cependant
il a des incisives comme celui des Indes.
Nous donnons pl. IV, fig. 8, la copie du crâne, figuré par M.
B e ll : c’est celui d’un individu peu âgé, car il n’a encore que six molaires
de sorties.
Nous donnons aussi pl. IV, fig. 2, un crâne d’un individu un peu
plus âgé H unie orne de Ja v a , qui ressemble singulièrement à ce bicorne
de Sumatra ■ c’est le même que Camper a déjà représenté dans
une planche séparée, et que M. Blumenbach a fait copier (Abbild.
cah. I , pl. VU ); mais nous l’avons débarrassé de ses ligamens et de sa
corne, pour le faire dessiner de nouveau.
Sa dernière molaire ne fait que percer l’alvéole, et n’a point encore
commencé à s’user.
En le comparant à celui de Sum atra, on trouve que ce dernier a
l’ angle postérieur de la mâchoire inférieure plus obtus, et la branche
montante plus étroite , ce qui pourroit tenir au développement
moins avancé de ses dents ; que les os du nez qui portent la première
corne sont moins relevés , et que les os incisifs sont plus courbés vers
(1) Apud Pennant, Hist, of Quadrup, , troisième éd., I , i 52.-
le bas, et n’ont point ce petit angle saillant en avant, qui se remarqtfë
dans Vunicome.
On ne voit pas non plus dans les figures de M. J?e/Z,. de traeeaffies
petites incisives intermédiaires d’en bas, ni de leurs alvéoles:; et il
n’en parle point dans sa description ; mais comme celle-ci est fort
abrégée, on pouvoit soupçonner que c’étoit un oubli, et en effet,
l’existence de ces petites dents a été constatée récemment à Sumatra,
par MMv Dnvaucél et Diard.
Il etoit donc sensible des ce premier examen, que les différences de
ces deux crânes etoient réellement moipsTortes que celles qu’on
pouvoit remarquer entre ce crâne de jeune unicome de Ja va, et'ee-
lui dé-1 unicom e des In d es; adulte, que*nous représentons séparément.
pl. I V, fig. ly e t dont nous avons décrit le squéletté ;rt{ue par
conséquent Xunicomeàe Java ex celui des-Indes pouvoient difficilement
être regardéscomme de même espèce;
Je n aurois pas insiste sur la détrition des incisives de ce dernier
qui est accidentelle, ni sur 1 angle postérieur de la mâchoire inférieure
moins obtus : c’est !effet du développement de la septième molaire,
et par conséquent le produit de l’âge.
Je né me serois pas arrête non plus ûüx rugosités excessives dès os
du nez et de 1 arcade zygomatique, qui peuvent'également venir
de l’âge. •
’ Mais on ne pouvoitaussi- aiséménto expliquer l’élévation disproportionnée
du' orâneiet de la crête occipitale. La hauteur' totalfe de la
tête posée sur sa mâchoire inférieures est, sdans l’adulte d e sjn d e s, à
la même dimension dans .le jeune de Ja va , comme quatre à.trois,
tandis que leurs longueurs sont égales. On ne pouvoit-surtout concevoir
comment l’apophyse, qu’on remarque au bord inférieur de la
narine, peut entièrement manquer dans le jeune crâne de Java. ;
Il se presentoit encore1 dans l’individu que j’avois soup les;yeux,
une différence qui m avoit beaucoup frappé, mais que j’ai appris ensuite
n etre que le résultat d un accident. Nous avon&yu d’après Wicq-
d’A z y r , que Xunicorneàes Indes, adulte, avoit d’un.côté un tronçon
d incisiv e externe, en dehors delà grande d’en haut. N ous avons vu
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