20. Une molaire intermédiaire à deux croissans, encore plus profondément
usée, longue de o,o3.
3°. Une molaire antérieure, en cône comprimé, renflé à la base,
et presque exactement semblable à la deuxième de la seconde espèce
de Buchsweiler, pl. V I , fig. 1 et 3, mais plus grande d’un quart. Elle
est longue de o,Q23.
Ces trois dents, comme celles de Buchsweiler, diffèrent de leurs
analogues dans le palæothérium , parce qu’elles n’ont point cette
forme exactement divisée en portions de cylindres, ni ces collets
distincts au-dessus de la racine qui caractérisent ces dernières.
Il y avoit en outre deux canines aiguës et arquées, comme celles
des autres lophiodons et des palæothériums, que nous représentons
pl. X I , fig. 10 et 11 ; et une troisième grosse, courte et usée, à très-
grosse racine, qui représente très-bien pour la forme celles du grand
lophiodon de Buchsweiler, et plusieurs de celles de la grande espèce
d’Argenton.
A r t ic l e V I I I .
D ’ un humérus et d’un fém u r des terres noires du Laonnois.
Pour ne rien négliger de ce qui pourroit appartenir à ce genre, je
donne ici un fragment de fémur dont le troisième trochanter est au
moins un indice certain qu’il appartenoit à la même famille.
Sa ressemblance avec le tapir d’Amérique est même étonnante, et
on ne pourroit le confondre avec le cheval, dont le deuxième et le
troisième trochanter sont plus vis-à-vis l’ un de l’autre, et où le troisième
est autrement conformé. Le bord antérieur du troisième trochanter
descend seulement d’une manière un peu plus rapide que
dans le tapir, et le petit trochanter paroît aussi avoir été un peu plus
relevé par rapport au troisième.
Quant aux dimensions, bien qu’il soit difficile de les prendre dans
un morceau qui n’a plus rien d’absolument entier, elles paroissent
avoir été d’un grand tiers supérieures à celles de notre jeune tapir
d’Amérique.
A côté de ce fragment de fémur s’est trouvé une moitié supérieure
d’humérus d’un individu plus jeune et plus petit, où l’on voit encore
des traces sensibles d’épiphyses; humérus qui n’est pas sans rapport
avec celui du tapir, surtout par la tête articulaire, mais où la grande
tubérosité est moins large et terminée par une seule pointe mousse,
et par conséquent n’est pas échancrée comme celle du tapir, où la
petite tubérosité est aussibeaucoup moins large et abaissée au-dessous
de la face articulaire, où la rainure bicipitale descend plus obliquement
et excave davantage et plus long-temps la face interne du corps
de l’as, ce qui en rend la crête antérieure plus aiguë, etc.
Ce qui est bien remarquable c’est que, sur tous ces points, cette
tête d’humérus ne s’éloigne du tapir que pour se rapprocher du daman,
qu’elle représente presque parfaitement en grand.
Cet os est plus petit que celui de notre jeune tapir d’Amérique,
qui est encore plus épiphysé, en sorte que, malgré sa jeunesse, je
n’ose le rapporter à la même espèce que le fémur trouvé dans son
voisinage; mais je n’en conclus pas moins qu’il y a lieu d’attendre que
des recherches plus suivies nous feront découvrir un animal plus
voisin encore des damans que tous ceux que nous connoissons, et qui
les surpassera cependant sept ou huit fois par les dimensions.
Pour compléter les rapports de ces os avec ceux dont nous traitons
dans tout ce chapitre, j’ajouterai qu’ils ont été retirés des terres
noires du Laonnois, sorte découches que l’on rapporte à la formation
des lignites, et qui bien certainement renferment des coquilles d’eau
douce, comme l’a fait voir il y a long-temps M. Poiret, bien qu’elles
soient surmontées par des bancs de calcaire marin.
Le fragment de fémur est représenté pl. IX , fig. 5, et celui d’humérus,
ib ., fig. 6 et 7.