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y retrouve pour ainsi dire les mêmes genres de roches, mais avec des caractères
de variétés ou même d’espèces très-différentes des premières.'
Ainsi l’argile schistéuse des houilles anciennes est représentée ici par les marnes
argileuses presque plastiques ; le schiste bitumineux par la marne bitumineuse, etc.
Le psammite micacé d u r , souvent felspathique ou grès des houillères,. par le
psammite mollasse également micacé, mais sans apparence de fel-spath. Les cailloux
roulés ou poudingues, ordinairement de jaspe schistoïde, qui recouvrent
ces roches ou alternent avec elles, par le poudingue polygénique. Les débris de
végétaux se montrent abondamment dans l’une et l’autre formation; mais ces
végétaux sont tellement et si constamment différens dans chacune, qu’ils offrent
un des meilleurs caractères distinctifs de ces deux dépôts charbonneux formés
dans des circonstances bien différentes, et certainement à des époques bien éloignées
l’une de l ’autre.
Si le fer oxidé, qui est si constamment associé avec la houille ou charbon fossile
de l’ancienne formation, semble manquer dans les lieux que je viens de c ite r , ce
n’est pas une preuve de son absence complète : on sait déjà qu’il n’est pas toujours
étranger à la nouvelle formation charbonneuse et qu’il l’accompagne dans des lieux
que nous n’aurons pas occasion d’examiner ici.
§ IV. En Allemagne et dans l’Europe orientale.
L ’argile plastique est à peine sensible dans les gites de lignite que nous venons
d’examiner ; les caractères de la formation qui y dominent sont le lignite lui-même,
les roches sableuses, et surtout, comme on l ’a v u , les coquilles fossiles. Dans ceux
que je vais prendre pour exemple, en Allemagne, le lignite, sans cesser d’être
dominant, est accompagné plus ou moins immédiatement d’argile plastique très-
abondante et de roches sableuses; mais les coquilles d’eau douce ne s’y montrent
plus* tandis que l p débris reconnoissables de végétaux y sont très-communs.
Je choisirai parmi les nombreux exemples que je poutrois réunir, les lieux que
j ’ai visités ou ceux sur,lesquels j ’ai eu clés renseignemens particuliers, et jé me
bornerai à citer parmi les premiers les lignites de l’Habichtwaïd et du Meissner en
Hesse ; et de Putchern près Carlsbad en Bohême; mon intention ne peut être de
décrire des lieux connus.depuis long-temps, mais seulement de faire remarquer
les rapports qu’ils ont avec les terrains qui nous occupent.
Je commence par le mont Meissner parce qu’il réunit le plus grand nombre de ces
rapports.
Le sol fondamental sur lequel est placée la formation de lignite est un calcaire
compacte, gris de fumée, renfermant Y ammonites nodosUs S c h l o t , , et que je
considère comme de même formation que le calcaire alpin, par conséquent
comme de beaucoup inférieur à la craie.
des env iro n s de PARIS. 355
Le dépôt de combustible fossile est très-puissant êt composé , r°. de ce combustible
qui présente de nombreuses variétés minéralogiques dont quelques-hnes
paroissent tellement s’éloigner du bois bitumineux et sé rapprocher de la houille,
qu’on l’a pendant long-temps considéré comme de même espèce et désigné sous
ce nom. C’est un exemple important de l'influence trop considérable qu’on
laisse quelquefois prendre en géologie aux caractères minéralogiques. En effet,
pour nous borner aux principales variétés, on trouve dans celte masse charbonneuse
de véritable anthracite, c’est-à-dire du charbon deifse sans bitume, tantôt
terne et bacillaire, tantôt éclatant dans sa cassure. On y trouve un lit puissant de
charbon bitumineux fossile, compacte, solide, à cassure presque droite, brûlant
avec facilité et présentant plusieurs des caractères de la véritable houille, et on
ne voit dans ces variétés aucun des caractères extérieurs du lignite. Mais leur manière
de brûler, l’odeur qu’ils répandent en brûlant * et bien mieux que c e la , l’amas
considérable de tiges, ligneuses, les unes parfaitement reconnoissables et à peine
altérées, les autres assez altérées pour que le tissu ligneux ait presque entièrement
disparu , sont des circonstances positives qui ne laissent plus de doute
sur l’origine de cet amas de combustibles fossiles. L ’absence de tout végétal de la
famille des fougères et de tout autre végétal appartenant a 1 ancienne formation
des houilles, sont des caractères négatifs q u i, en S ajoutant aux premiers, contribuent
à distinguer cette formation de celle dé la houille.
L ’argile plastique ; c’est-à-dire non effervescente et infusible-, se trouve au-
dessous du lignite ; celle qu’on observe entre les lits de lignite est déjà moins pure
et sablonneuse, et accompagnée quelquëfois de bancs de grès, en sorte que les
rapports de ces deux argiles semblent être ici les memes qu auprès de Paris sur
le plateau d’Areueil et de Vanvres , circonstance qui complète 1 ensemble des
caractères de ce terrain. C’est dans l’argile plastique que sé trouve le calcaire spa-
thique nacré dit schaumerde, et c’est cette même argile quon exploite dans lé
même terrain, au pied de la montagnfe, près du village de Grossalmerode, pour en
fabriquer les célèbres creusets de Hesse.
Ce dépôt n’est pas à nu au mont Meissner, il est recouvert par une masse de
basalte fameuse par les discussions que des géologues célèbres ont élevées sur son
origine ; nous n’avons pas à nous en occuper ; il nous suffit de dire qu il est reconnu
maintenant que la plupart des terrains trappéens ou basaltiques, et peut-etre meme
tous, se sont répandus ou déposés à la surface dé la terre à une époque contemporaine
de celle dés terrains de sédiment supérieur et postérieurement à la formation
de la craie et de l’argile plastique. Par conséquent le terrain de lignite du mont
Meissner, malgré son apparence si différente , est dans la même position géognos-
tique que les lignites du bassin de Paris, et présente dans sa composition plusieurs
des mêmes caractères.
Celui de l’Habichtwald près Cassel est?aussi dans la même position et présente le
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